Linda McCartney, entre intimité et « star system » / Rétrospective photo au Pavillon Populaire de Montpellier jusqu'au 4 mai 2014
Une magnifique rétrospective (1965-1997) de l’œuvre de la photographe américaine Linda McCartney, défunte épouse du chanteur Paul McCartney, se tient actuellement au PavillonPopulaire de Montpellier. Divers documents et surtout 225 clichés témoignent…
Une magnifique rétrospective (1965-1997) de l’œuvre de la photographe américaine Linda McCartney, défunte épouse du chanteur Paul McCartney, se tient actuellement au PavillonPopulaire de Montpellier. Divers documents et surtout 225 clichés témoignent du talent et de la profondeur de cette femme qui, loin dese contenter des fastes d’une vie superficielle, préféra continuer sa carrière pour témoigner de son temps et expérimenter diverses techniques photographiques, afin de mieux exprimer ses émotions et ses convictions. Son œuvre oscille entre d’émouvants autoportraits et portraits de famille, des clichés de la scène musicale et artistique et des incursions dans les classes sociales les moins favorisées, sans oublier ses photos militant en faveur de la cause animale.
>>>>> Cet article a été publié, agrémenté d’un portfolio, dans l’Hérault Juridique & Economique du 27 février 2014.
Elle travaillait essentiellement avec des appareils Nikkon, Pentax, et Polaroïd, et était férue d’expérimentations techniques. Elle affectionnait notamment les sunprints (clichés développés à la lumière du soleil), et s’était lancée durant ses dernières années dans les tirages au cyanure et à l’albumine. Elle travaillait indifféremment en noir et blanc et en couleur. Loin d’être une photographe amateur qui aurait bénéficié du prestige du nom de son époux, Linda McCartney était une photographe professionnelle. Elle a d’ailleurs débuté sa carrière dans les années soixante en effectuant un reportage sur les Rolling Stones. C’est dans le cadre d’un reportage sur les « Swinging Sixties » qu’elle a rencontré Paul McCartney en 1968, et que leur histoire d’amour est née. Artiste multifacettes, Linda McCartney était également chanteuse dans les groupes Wings et Suzy and the Red Stripes. L’exposition présente ses clichés de célébrités du milieu de la musique, de Jim Morrison en passant par Jimi Hendricks et Aretha Franklin, sans oublier évidemment les Beatles, Nico ou encore Franck Zappa. Végétarienne, Linda McCartney a également effectué des reportages dans des abattoirs pour dénoncer l’abattage et la vivisection. Dotée d’une solide conscience sociale, elle a aussi photographié les classes sociales modestes : mineurs, ouvriers, etc. Dans les années 60 et 70, elle a réalisé des clichés de rues typiques de la mouvance américaine de l’époque. D’autres photos, très émouvantes, montrent sa complicité avec son époux, et leurs moments d’intimité familiale avec leurs quatre enfants, Heather, Mary, Stella et James. On y découvre de beaux moments de simplicité, entre naturel, spontanéité et goût pour le déguisement, loin du circuit médiatique. Un grand sens de l’humour se dégage de ses nombreuses photographies de famille et de couple. Une série d’autoportraits montre le passage du temps sur son visage, puis l’arrivée du cancer et son corollaire, la chimiothérapie, qui la priva de sa belle chevelure blonde. Souvent, Linda McCartney explorait les jeux de reflets : miroirs, fenêtres, vitres des voitures. D’ailleurs, elle faisait souvent des prises de vues depuis sa voiture, car elle était poursuivie par les fans et les photographes. Nombreux sont ses clichés d’animaux, essentiellement familiers : chiens, chevaux, vaches… Et de beaux paysages sereins témoignent de son amour pour la nature. Cette exposition est un vrai régal, autant pour les amoureux de la photographie que pour les fans de musique ou de nature.
Virginie MOREAU
Légende de la photo : Paul McCartney, Los Angeles 1968 © 1968 Paul McCartney / Photographer : Linda McCartney
> Pavillon Populaire – Esplanade Charles-de-Gaulle – Montpellier – Tel. : 04 67 66 13 46.
> Exposition visible du mardi au dimanche (sauf le 1er mai), de 10h à 13h et de 14h à 18h en hiver, et de 11h à 13h et de 14h à 19h en période estivale.
> Visites hebdomadaires le samedi à 11h, 14h30 et 16h.
> Conférence du photographe Jean-Marie Périer le samedi 8 mars à 20h, à l’auditorium de la Panacée : Chroniquer le rock’n’roll des années soixante.