Lunel, fermeture des commerces : Pierre Soujol interroge Emmanuel Macron
Le maire de Lunel interpelle le président de la République. Pierre Soujol a adressé un courrier à Emmanuel Macron quant à la fermeture des commerces.
Pour Pierre Soujol, «au-delà de l’égalité devant la loi, on peut se poser la question du bien-fondé en matière sanitaire. Il suffit d’observer l’encombrement des rayons pour douter que nos commerces de centre-ville soient davantage sources de propagation… Ces commerces crient à l’injustice née de décisions prises depuis Paris qui leur inflige une peine… capitale» écrit-il. Le maire de Lunel demande ainsi au président de la République de « réexaminer la définition de commerces de proximité « dits non essentiels » pour permettre une réouverture rapide des commerces qui respectent strictement les protocoles sanitaires et de permettre aux préfets d’ajuster avec les maires des mesures aujourd’hui beaucoup trop généralistes.”
Le courrier de Pierre Soujol au président de la République :
“ Monsieur le Président de la République,
Le décret pris par le gouvernement ce 29 octobre précisant les conditions du confinement lié à la deuxième vague de la COVID-19 interdit l’ouverture des commerces non alimentaires. En tant que maire de Lunel, je m’attache à faire appliquer les mesures de protection prises au niveau de l’Etat pour lutter contre l’expansion de cette épidémie. Comme mes homologues, je le fais avec responsabilité et dans l’intérêt général pour protéger nos concitoyens et soutenir nos soignants, qui – nous le savons – sont mis à rude épreuve.
Echange avec les commerçants
J’ai échangé ces derniers jours avec de nombreux commerçants de Lunel qui ne croient plus en demain. En qualifiant nos commerces de proximité de « non essentiels », ils subissent une double peine, celle de leur fermeture et celle d’une rupture du principe d’unité au regard de la concurrence déloyale des grandes surfaces.
Au-delà de l’égalité devant la loi, on peut se poser la question du bien-fondé en matière sanitaire. Il suffit d’observer l’encombrement des rayons pour douter que nos commerces de centre-ville soient davantage sources de propagation. Ils appliquent avec une rigueur évidente les protocoles mis en place et accueillent leur clientèle dans des conditions de sécurité supérieures aux grandes surfaces.
Une profonde rupture d’égalité de traitement
Ils observent par ailleurs des incohérences avec de nombreuses dispositions et une profonde rupture d’égalité de traitement. Je me suis engagé à défendre le commerce de proximité, affaibli à la sortie du premier confinement. Ces commerces sont des acteurs majeurs de la reconquête des cœurs de ville ; ils constituent non seulement un modèle économique mais participent au lien social, facteur important d’équilibre de notre société.
Ces commerces crient à l’injustice née de décisions prises depuis Paris qui leur inflige une peine… capitale.
Pour toutes ces raisons, je vous demande :
– De réexaminer la définition de commerces de proximité « dits non essentiels » pour permettre une réouverture rapide des commerces qui respectent strictement les protocoles
sanitaires.
– De permettre aux préfets d’ajuster avec les maires des mesures aujourd’hui beaucoup trop généralistes
Je vous prie d’agréer, Monsieur, le Président de la République, l’expression de ma très haute considération.
Pierre SOUJOL”
Des copies de ce courrier ont été adressées à Jean Castex, Premier ministre, et Bruno Le Maire, ministre de l’Economie, des Finances et de la Relance.