Culture & Loisirs

Marc Gaillet, photographe engagé (Montpellier)

Nous lui avions consacré un article en septembre 2013 à l’occasion de l’ouverture de…

Nous lui avions consacré un article en septembre 2013 à l’occasion de l’ouverture de son studio. Le photographe Marc Gaillet est de nouveau sur le devant de la scène à Montpellier en ce début d’année 2015. Il expose en effet simultanément à la Galerie Saint-Ravy (du 24 janvier au 15 février 2015) et à la médiathèque Jean-Jacques Rousseau (du 15 janvier au 12 février).

 

EXTRAIT

Le plaisir des photos chocs

Longtemps spécialisé dans les clichés publicitaires culinaires, de cosmétique et de mode, Marc Gaillet s’est tourné vers la photo d’art depuis plusieurs années, devenant ainsi « plasticien de l’image ». Les portraits qu’il réalise sont rarement anodins. Ses clichés comportent tous des messages, évidents à décrypter ou plus secrets.

Le combat contre l’”in-justice” à la Galerie Saint-Ravy

Ses images-chocs lui sont inspirées par l’actualité. Le photographe, témoin de son temps, se veut lanceur d’alertes. Engagées, ses photos dénoncent les grands scandales de notre société avec humour, second degré ou de façon plus crue. En témoigne le cliché Candy Boom Boom : une grenade peinte en rose et saupoudrée de paillettes qui rabaisse les terroristes et les guerriers au rang d’enfants jouant avec des jouets kitschissimes.

Dans le même ordre d’idées, dans Human Nature, en photographiant une Kalachnikov enfouie dans la végétation, Marc Gaillet suggère qu’un jour, l’humanité pourrait s’autodétruire, et qu’il ne resterait alors plus que des armes jonchant le sol et la végétation. La nature reprendrait alors ses droits. Mais de la culture, de plus en plus numérique, il ne resterait rien.

Pour sa part, le triptyque Le Gang des Postiches questionne l’évolution des signes extérieurs d’appartenance à des groupes violents. Ainsi, la barbe des intégristes est désormais également portée par les hipsters, nouvelles égéries de la mode. De même, le crâne rasé n’est plus seulement l’apanage des skinheads ; il est aussi affiché par des joueurs de football. Ainsi, la mode finit par intégrer et banaliser les signes extérieurs de violence…

L’exposition montpelliéraine In-Justice devrait tourner autour d’une autre série-phare : Les Cyniques. Sous cette dénomination, Marc Gaillet rassemble « les traders, les grands patrons du CAC40, les dirigeants de géants comme Google ou Amazon, qui génèrent de l’argent rapide en vendant des rêves éphémères ». Le photographe semble suggérer que les cyniques en costume-cravate n’ont pas de visage et sont donc interchangeables, car leur seule référence ou valeur est l’argent.

Poursuivant la thématique In-Justice, en 2014, à la demande de l’association Anim’Justice présidée par Charlotte Choley, Marc Gaillet a installé son studio dans la salle des délibérés de la cour d’assises, au palais de justice de Carcassonne. Les acteurs du palais de justice étaient invités à poser pour le photographe et à évoquer leur métier au travers d’une anecdote. Plusieurs clichés issus de cette série très parlante sur les désillusions, les problèmes, les doutes et les inquiétudes des métiers de la justice devraient être exposés à Saint-Ravy.

La danse en « Hara-kiri » à la médiathèque Jean-Jacques Rousseau

A la médiathèque Jean-Jacques Rousseau, à l’occasion d’une carte blanche à Didier Théron, Marc Gaillet présente au public 35 clichés plus anciens issus de sa série Hara-kiri, fruit de sa collaboration de longue date avec la compagnie Didier Théron. Il propose aussi un diaporama de toutes les photos de danse prises de 2005 à 2012 lors des spectacles donnés par la compagnie. Marc Gaillet a commencé à suivre cette compagnie à l’occasion du spectacle Shanghai Boléro, également appelé Les Trois Grâces. Pour Hara-kiri, il avait proposé aux danseurs de s’approprier divers objets. Une série plutôt surréaliste en avait résulté. Les visiteurs de la médiathèque Jean-Jacques Rousseau peuvent la découvrir gratuitement du 15 janvier au 12 février 2015. A noter : Didier Théron fera une conférence le 31 janvier à 16h00.

Virginie MOREAU

> Galerie Saint-Ravy – rue Saint-Ravy – 34000 Montpellier . Tel. : 04 67 60 61 66.

 

> Médiathèque Jean-Jacques Rousseau – 230, avenue du Biterrois — 34080 Montpellier – Tel. : 04 67 10 70 20.

Pour en savoir plus sur le photographe plasticien : www.marcgaillet.com

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