MARSEILLAN-PLAGE - Le sauvetage insolite d'une raie échouée sur la plage
Les pompiers sont habitués aux interventions insolites mais celle-ci est vraiment peu commune. Ce…
Les pompiers sont habitués aux interventions insolites mais celle-ci est vraiment peu commune.
Ce mercredi matin, un promeneur a donné l’alerte au centre départemental des appels d’urgence pour signaler la présence d’une raie échouée au niveau du poste de secours des dunes sur la commune de Marseillan.
200 kg et 3,40 m d’envergure
Très rapidement sur place, les secours nautiques d’Agde et de Sète se retrouvent en présence d’un beau spécimen d’une raie mobula, une espèce en voie de disparition en Méditerranée.
D’une envergure de 3,40 m et d’un poids de 200 kg, elle était visiblement fatiguée et n’arrivait pas à reprendre la mer.
Un élan de solidarité
Les pompiers alertent les spécialistes de l’aire marine protégée agathoise. Après un examen du spécimen qui a permis de s’assurer de sa viabilité, il a été décidé d’organiser une opération de secours et de la ramener au large à 1 mille nautique a l’aide du jet ski des sapeurs pompiers d’Agde.
“Un moment de solidarité et de sauvegarde de l’environnement qui fait particulièrement du bien en cette période difficile” précise l’un des sauveteurs.
Une espèce surnommée le diable des mers
Le diable de Méditerranée est la raie emblématique de la mer Méditerranée.
Leurs larges ailes, profilées pour la nage, leur permettent de se déplacer aisément en pleine eau. Les appendices situés autour de la bouche, sont le fruit d’une évolution des nageoires pectorales. Elles servent à guider l’eau chargée vers la bouche et à optimiser leur chasse. Elles sont également utilisées pour filtrer le plancton ainsi que pour piéger de petits poissons. Ses nageoires donnent l’aspect d’animaux à cornes, à l’origine de l’appellation de diable des mers.
Avec une population qui a diminué de plus de 50 % en 60 ans, c’est à ce jour l’une des raies les plus menacées au monde. Contrairement à la plupart des raies, les mubula ne se déplacent pas sur les fonds. Ce sont des poissons épipélagiques, c’est-à-dire qu’ils passent une partie importante de leur vie à la surface. Ce mode de vie les rend particulièrement vulnérables à l’ingestion de micro-plastiques, aux marées noires et aux perturbations liées au trafic maritime intense.
L’espèce n’est pas spécifiquement visée par la pêche, cependant, comme les dauphins et les tortues, elle est très souvent pêchée de manière accidentelle.