Mois de l’innovation publique : l’Hérault aussi innove !
Le secteur privé n’est pas le seul à innover : le secteur public apporte aussi sa pierre à l’édifice, comme en témoigne le Mois de l’innovation publique. Un événement qui met en relief les différentes innovations mises au point sous l’égide de la direction interministérielle à la transformation publique (DITP) et du délégué interministériel Thierry Lambert. Ce dernier a fait un point territorial des divers laboratoires ouverts grâce aux fonds du PIA.
Selon Thierry Lambert, délégué interministériel à la transformation publique (photo), « l’intelligence collective est très importante pour la transformation publique. Il faut mettre les usagers et les agents au cœur des politiques publiques ».
Sarah Netter, responsable du Lab’O (laboratoire d’innovation créé en 2017 suite un appel à projets national lancé en 2016), rappelle que le rôle de sa structure est d’essayer de rendre l’Administration plus proche des citoyens en diffusant des bonnes pratiques qui ne sont pas habituelles dans les administrations. L’idée est de se réinventer, simplifier les démarches, d’être plus lisibles et accessibles, et d’accompagner la transformation interne des administrations sur le plan numérique ou encore du management.
Le Lab’O dispose de 2 antennes : l’une à Toulouse, située dans un espace de coworking privé, l’autre à Montpellier, au Cav’O de l’Innovation, espace interministériel situé dans les locaux de la Drac. Il organise des conférences, webinaires et formations pour sensibiliser les agents à de nouvelles façons de travailler. Depuis 2018, il est recentré sur l’accompagnement à la transformation numérique au travers du programme Incub’O. Celui-ci consiste à simplifier et dématérialiser les procédures, développer de nouvelles solutions numériques, acculturer les agents au numérique, faciliter l’inclusion au numérique des publics vulnérables… Depuis mai 2017, 3.000 personnes sont passées par le Lab’O, et 275 actions différentes ont été menées, de même qu’une vingtaine de projets.
Dans l’Hérault, Bruno Lion, directeur adjoint de la DRAAF, a mené le projet Res-O, plateforme collaborative pour modifier les modes d’actions et qui mobilise par groupes les communautés d’action publique autour du sujet des pesticides : agriculteurs, chambres d’agriculture, techniciens de coopératives, chercheurs, associations, distributeurs, grandes surfaces. « L’idée est de mobiliser l’intelligence collective de tous ces acteurs qui peuvent contribuer au processus public. Ces acteurs regroupés par grappes peuvent ainsi partager des informations, des ressources, pour mieux agir. » Ce projet a été incubé par le Lab’O et a conduit à l’appel à projets Ecophyto 2020-2021.
Matthieu Grégory, directeur départemental des territoires et de la mer de l’Hérault, a, avec son équipe, développé 2 projets. En 2016 a été mis en place le club de l’innovation, vecteur de dynamique interne entre les services et les agents pour mettre les agents au cœur de la transformation de la structure. Le club a proposé de nombreux projets disruptifs. 40 fiches actions ont été rédigées. Résultat : la DDTM Hérault a acquis 3 drones en 2017, formé 3 télépilotes, et mené une réflexion en 2017 pour déterminer quels types de métiers peuvent utiliser les drones et comment rendre les agents plus performants.
La mission Drones, pour effectuer du repérage, a été mise sur pied. Les drones permettent désormais de repérer des décharges sauvages, d’identifier des zones inondées, incendiées, touchées par la pollution… Les agents interviennent par la suite sur place. 30 missions par an sont réalisées avec ces drones. Chaque année, des usages nouveaux naissent : ainsi, les entraînements à la gestion de crise Polmar (pollution maritime) sont filmés par les drones pour enrichir les formations.
La DDTM 34 a également développé l’intelligence artificielle au service de ses missions avec le projet Aigle. « Au quotidien, nous utilisons des photos aériennes manuellement. L’IA effectue un prétraitement automatique des photos aériennes au moyen d’un algorithme. C’est un outil de taille dans la lutte contre la cabanisation dans l’Hérault (maisons ou caravanes installées dans des zones naturelles sensibles ou inondables), qui permet de repérer avant de se rendre sur le terrain », indique Matthieu Grégory
Virginie MOREAU
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