MONTPELLIER - Après 5 jours de grève de la faim, un étudiant a été admis en Master
Il aura fallu plus de cinq jours de grève de la faim pour que…
Il aura fallu plus de cinq jours de grève de la faim pour que Mehdi soit admis en Master. C’est ce mardi 22 septembre aux alentours de 17h, et après une candidature spontanée auprès de la Faculté de Droit de Montpellier que la bonne nouvelle est arrivée.
Cette conclusion met en lumière l’imposture que constitue le droit à la poursuite d’études. Lors de la généralisation de la sélection à l’entrée en Master en 2017, nous avions pointé le caractère non-applicable de ce droit. En effet, les rectorats sont dans l’obligation de proposer des Masters aux étudiants qui font un recours sur « trouvermonmaster.gouv.fr ». Sauf que rien n’oblige les universités à répondre favorablement aux sollicitations des rectorats. Kafka lui-même n’aurait pas imaginé pire absurdité !
Le plus important, et nous nous en réjouissons, c’est que Mehdi va bien. Il a recommencé à s’hydrater et à s’alimenter.
Nous ne disons pas merci à Sophie Béjean. Au-delà de son rôle factice et de son impéritie crasse, nous constatons son absence totale d’humanité, son inutilité et l’inexistence de son influence. A aucun moment, alors que Mehdi avait cessé de s’alimenter et de s’hydrater, cette représentante locale du ministère a daigné descendre de sa tour d’ivoire. Aucun contact n’a été pris de sa part, même pour s’enquérir de sa santé.
Nous ne disons pas merci aux gouvernements successifs qui ont légalisé en 2017 une sélection auparavant illégale, et mise en place de façon opaque et élitiste par les directions d’universités.
La situation de Mehdi, dramatique ne doit pas nous faire oublier que cette sélection sociale implacable jette de nombreux étudiants en dehors de leur cursus universitaire. Cette situation nous en a exposé les conséquences : précarité exacerbée et désespoir.
Cette victoire démontre que c’est par le rapport de force, qu’il soit individuel ou collectif, que nous pouvons faire valoir notre droit à un avenir. Mehdi n’est pas un cas isolé. Pour preuve, nous avons déjà été contacté par plusieurs étudiants dans une situation similaire. Nous appelons donc tous les Mehdis à se mobiliser contre cette sélection sociale.