Patrimoine — Montpellier

Montpellier : décès de l'architecte du quartier d'Antigone, Ricardo Bofill

Ricardo Bofill est mort à 82 ans, de complications liées au Covid-19, a annoncé sa famille ce vendredi 14 janvier.

(Crédit : avion jaune)

Au fil de sa carrière, Bofill est entré dans le club très fermé des « architectes stars », dont font partie Norman Foster, Renzo Piano ou Jean Nouvel. Ricardo Bofill a essaimé sa touche originale dans le monde entier en signant plus d’un millier d’œuvres, avec une obsession : celle de mettre l’être humain au centre de l’espace. “Le ‘star system’ m’a attrapé en France en 1974. A cette époque, les architectes commençaient à être importants, à avoir un rôle prépondérant dans la société et cela m’a forgé une grande réputation“, a-t-il affirmé dans un entretien publié en mai 2020 par le quotidien espagnol ABC.

Lié à jamais à Montpellier

Avec la disparition de Ricardo Bofill, Montpellier perd l’un des concepteurs de sa modernité et de son expansion urbaine. Son nom restera à jamais lié à celui de Georges Frêche car c’est lui qui avait fait appel au Catalan pour créer le quartier d’Antigone, chantier démarré en 1983 qui a donné un nouveau visage et un nouveau souffle à la ville. Ricardo Bofill lui-même reconnaissait qu’Antigone avait lancé carrière internationale : “il y a vraiment eu un avant/après Montpellier. Antigone est devenu ma vitrine à l’international, j’ai ensuite travaillé au Japon, aux Etats-Unis, Chicago… dans le monde entier ! Partout, on me parle d’Antigone ! Et en même temps, il y a eu pendant des années un rejet en France, où il n’a pas servi de modèle pour d’autres quartiers.

La réaction de Michaël Delafosse

Le maire de Montpellier et président de Montpellier Méditerranée Métropole déclare dans un communiqué : “je viens d’apprendre avec stupeur et une profonde tristesse la disparition de l’architecte catalan Ricardo Bofill. Il est pour tous les Montpelliérains, tous les amoureux de Montpellier, une figure familière. Avec Georges Frêche, ils ont porté le projet novateur d’Antigone, développant la ville vers la mer. Au moment où les voitures étaient omniprésentes dans nos villes, il réalise une artère piétonne d’1,5 kilomètre. Quand les maires plaçaient le logement social en périphérie des villes, Ricardo Bofill défendait la réalisation du logement social dans la ville, en posant une esthétique architecturale méditerranéenne. Si Ricardo Bofill est un grand architecte international qui a porté de nombreux projets à travers la planète, il est profondément attaché et lié à Montpellier. Son nom, sa personnalité, font indéfectiblement partie de la grande histoire de Montpellier. […] Il a réalisé une œuvre à la fois architecturale et d’ambition pour l’espace public, fait majeur à la fin du XXème siècle. A cet instant, mes pensées les plus profondes vont vers sa famille, les équipes du Taller de arquitectura, mais aussi vers tous les Montpelliérains qui ont travaillé avec Ricardo Bofill. Je me rendrai à ses obsèques. Dans les jours qui viennent, plusieurs hommages lui seront rendus : une exposition rétrospective à la Médiathèque Emile Zola, la dénomination d’un lieu en cœur de ville, un portrait sur la façade et un registre de condoléances à disposition du public à l’Hôtel de Métropole. Si Montpellier la surdouée avait un quartier, assurément, ce serait Antigone.

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