Où étais tu quand nous avions besoin de toi ? Par Istvan Balogh
Tels Esope, La Fontaine, ou Florian, Illustres dans l'art d'écrire de beaux récitsSans prétendre…
Tels Esope, La Fontaine, ou Florian,
Illustres dans l’art d’écrire de beaux récits
Sans prétendre en rien égaler leur talent
J’écris une fable, sur des thèmes d’aujourd’hui.
Un homme, qui avait un grand nombre d’enfants
Mais qui n’avait pas la moindre fibre d’un père,
Vivait sa propre vie et ne se souciait guère
De ses fils, qu’il ne voyait plus depuis longtemps.
Les années passant, cet insouciant remarqua
Qu’il devenait très difficile de survivre.
Ce n’était pas aussi facile qu’autrefois.
Ce genre de vie, il ne pouvait la poursuivre.
Personne à ses soins, pour s’occuper de tout,
Partout rejeté, et bienvenu nulle part.
Sa jeunesse partie, il arriva là où
La fainéantise vous mêne, tôt ou tard.
Il revint vers ses enfants, leur tint ce discours :
“Mes fils, je suis votre père.C’est donc grâce à moi
Que vous êtes de ce monde. Et bien qu’au cours
De ces dernières années je n’ai pas fais cas
De vos attentes, vos besoins, et vos carences,
Vous devez m’aider, c’est la morale qui l’impose.
Les enfants n’y croyaient pas : “-C’est de la démence!”
Il ne leur fut pas long de débattre la chose.
L’aîné se fit le porte-parole du groupe.
“Où étais tu quand nous avions besoin de toi ?
Que pensais-tu de la morale et sa loi
Quand c’étaient les voisins qui apportaient la soupe,
Nous donnaient des habits, pourvoyaient au chauffage,
Et veillaient à ce que nous ne manquions de rien ?
Ton retour est pour nous le plus grand des outrages.
Nous ne voulons avec toi renouer des liens.
Pour ce qui concerne ton ignoble requête,
Tu ne dois vraiment pas avoir toute ta tête :
Comprends la perversité de ton attitude,
Avant d’exiger de nous de la gratitude.
La porte retentit, et notre homme restait
Sans saisir ce que lui reprochaient ses enfants.
Etre leur père, n’était-ce pas suffisant ?
Fallait-il aussi être présent, les aider ?
On constatera qu’en période d’élections
Certains se comportent comme ce même père :
Prêts à tout pour retrouver leur fauteuil de maire,
Ils nous font soudain une réapparition,
Ils prennent les électeurs pour des oublieux.
En adoptant un comportement pas sérieux,
Qu’ils ne soient pas surpris si pour leur grand retour
Personne ne voudra d’eux lors du premier tour.