Faits divers

Patrimoine détourné ...par Antoine ALLEMAND

Nonobstant une polémique sur l’efficacité réelle de l’Office du Tourisme quant à l’animation du…

Nonobstant une polémique sur l’efficacité réelle de l’Office du Tourisme quant à l’animation du centre ville, un consensus s’est dégagé en Conseil Municipal sur le transfert du siège de l’ex-OTSI vers les bureaux de l’ancienne perception situés face à la Belle Agathoise.

Certes le choix est judicieux d’un bâtiment de service et de promotion plus visible et mieux desservi, mais, et j’en suis désolé, je suis tenté de rompre l’unanimisme de façade… car c’est de façade qu’il s’agit.
Si l’on en croit la présentation du bâtiment rénové faite dans un des derniers numéros du journal de la ville, les vitraux restaurés du Château Laurens seraient offerts à la vue des clients et touristes appelés à fréquenter l’office.


Louable intention que de mettre à la portée de tous des éléments de patrimoine qui pourraient être ignorés.

Là où le bât blesse, c’est que ces vitraux ne seraient pas présentés en exposition plus ou moins temporaire mais seraient purement et simplement insérés dans la façade de l’immeuble.
Pour mémoire, ces verrières en vitrail qui décoraient le petit salon du château Laurens sont classées au titre des Monuments Historiques et ont été restaurées avec l’aide de l’Etat au cours de l’année 2002, et ce, dans le cadre d’une réhabilitation future du Château Laurens.
Ces vitraux sont un des éléments majeurs d’un ensemble consacré à l’Art Nouveau, donc peu en adéquation avec le futur bâtiment de l’Office de Tourisme.
A travers cette intégration devenue définitive dans la façade de cet immeuble rénové, on peut raisonnablement s’interroger sur la volonté réelle de réhabiliter le Château Laurens puisque un de ses attraits importants ne pourrait plus être présenté in situ. (Au passage rappelons que la cellule « mission Château Laurens » dont la mission était la sauvegarde du château a été dissoute).
Si la volonté des aménageurs du futur  Office du Tourisme reste d’éclairer le bâtiment par un vitrail, il serait peut-être plus judicieux de faire œuvre nouvelle en faisant appel à des artisans ou artistes contemporains ; ne serait-ce d’ailleurs pas là l’occasion de mettre en avant la politique de promotion des Métiers d’Art pilotée par la ville et la Communauté d’Agglomération ?
 
La question reste : Quel avenir pour le Château Laurens ?

Se donne-t-on les moyens de réellement le réhabiliter ?
Va-t-il partir à la découpe (pourquoi ne pas imaginer la « délocalisation » de la salle de bains par exemple) ?
Quel intérêt de classer un monument ou des pièces d’un monument (le parc du château est déjà dénaturé) si ils ne sont pas protégés des prédateurs éventuels ?
 

Antoine Allemand
 

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