Portrait de l'Hérault — Montpellier

Portrait de l'Hérault : de Montpellier à la scène mondiale, le parcours tout en mouvement de Clara Villalba

Danseuse montpelliéraine, chorégraphe et directrice artistique du festival Ex Movere, membre actif de la compagnie Corps Itinérants, Clara Villalba pourrait être décrite par de nombreuses missions et autant de superlatifs.

La jeune trentenaire n’a pas fini d’exprimer son corps, de faire parler les gestes, de partager, inviter, enseigner avec les jeunes et moins jeunes générations ce que la passion du mouvement peut apporter à l’être.

Quand et comment avez-vous commencé la danse ?

Clara Villalba : J’ai commencé ma formation au Conservatoire de Montpellier à l’âge de 10 ans, puis j’ai intégré le Conservatoire National Supérieur de Danse et de Musique à Paris à l’âge de 12 ans. J’y suis restée jusqu’à mes 15 ans avant de revenir dans le sud à l’École Nationale Supérieure de Danse de Marseille, en section classique, avec pointes et tutu, pour ainsi dire, la totale.

Quand avez-vous réalisé que votre passion devenait plus sérieuse ? 

C.V : Quand j’étais encore à Marseilles, on m’a parlé de P.A.R.T.S, une école de danse contemporaine à Bruxelles dirigée par la chorégraphe flamande de renommée mondiale Anne Teresa De Keersmaeker. Il y avait 1 000 candidats à l’audition et j’ai été sélectionnée parmi les 36 admis. J’avais 17 ans, entourée de danseurs d’une vingtaine d’années. Malgré ma jeunesse, c’est une expérience incroyable qui m’a permis d’explorer la danse contemporaine sous toutes ses formes.

Et vous avez franchi le pas…

C.V : C’est ça, à l’âge de 18 ans, j’ai signé mon premier contrat avec le “NDT”, le Nederlands Dans Theater, une compagnie néerlandaise de danse contemporaine. Avec eux, j’ai participé à 80 spectacles par an et surtout, j’ai eu la chance de travailler avec de grands chorégraphes comme Jiří Kylián, Ohad Naharin, Johan Inger, Alexander Ekman… Ensuite, mon parcours m’a mené chez l’incroyable danseur et chorégraphe israélien Hofesh Shechter, qui a récemment collaboré avec Cédric Klapisch sur le film “En Corps”. Originaire d’Israël et basé à Londres, il était en pleine ascension lorsque je suis arrivée chez lui. Ensemble, nous avons voyagé dans le monde entier, réalisé près de 80 représentations par an, dansé sur les scènes de Shanghai, Singapour et d’Europe bien entendu.

Clara Villalba, chorégraphe et directrice artistique du festival ©Louise Brahiti
Clara Villalba, chorégraphe et directrice artistique du festival ©Louise Brahiti

Dans votre parcours international, quels sont les moments qui vous ont particulièrement marqués ?

C.V : La Macédoine reste un souvenir fort, un pays que l’on visite rarement de son propre chef. Le public là-bas était incroyable, captivé, c’est quelque chose qui m’a marquée profondément. Istanbul était aussi mémorable pour d’autres raisons. Nous avons eu la visite de Beatrix des Pays-Bas, alors qu’elle était encore reine du pays. C’était étonnant, avec tout un protocole à suivre pour la saluer. C’est une expérience incroyable à vivre quand on vient de fêter ses 18 ans. J’ai passé 3 ans dans cette compagnie, puis j’ai décidé que j’étais prête à créer mes propres projets.

Comment s’est passée cette transition de l’envie à la concrétisation ?

C.V : En tant que danseuse, j’étais toujours dans l’anticipation et j’aimais créer. Par exemple, au NDT, j’ai participé à un événement de charité appelé Switch, où certains danseurs étaient sélectionnés pour créer des pièces chorégraphiques. Les retours positifs que j’ai reçus m’ont encouragée à créer ma compagnie. Pendant que je travaillais en tant que freelance en Europe, la compagnie Corps Itinérants a été fondée à Montpellier en 2016 par sa présidente. C’était il y a déjà 7 ans, et depuis, je suis une invitée régulière en tant que chorégraphe et directrice artistique du festival Ex Movere (1re édition en 2023, 2e édition en cours).

Qu’est-ce qui vous a attirée dans le projet de la compagnie Corps Itinérants ?

C.V : En commençant à intervenir, la compagnie se concentrait sur la création de projets, de pièces, d’œuvres. Ensuite, elle a élargi sa mission en se tournant vers la transmission auprès de tous les publics. Et c’est intergénérationnel, allant des enfants et adultes amateurs aux danseurs qui ont raccroché leurs chaussons en vieillissant. Nous intervenons de la maternelle aux senioriales. La dimension sociale est également importante car la compagnie intervient dans des collèges SEGPA et REP (réseau d’éducation prioritaire), à la fois dans l’Hérault et dans le Gard. C’est un engagement fort, et nous comptons le maintenir.

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