SERIGNAN - Rencontre avec Santiago Amigorena le vendredi 7 février 2020
Santiago Amigorena, écrivain du silenceVendredi 7 février, 18h30Médiathèque Samuel Beckett. Entrée libre, dans la…
Santiago Amigorena, écrivain du silence
Vendredi 7 février, 18h30
Médiathèque Samuel Beckett. Entrée libre, dans la limite des places disponibles.
Auteur le plus nominé de la dernière rentrée littéraire (Prix Goncourt, Prix Goncourt des lycéens, Renaudot et Médicis), S. Amigorena viendra parler de son dernier roman, « le ghetto intérieur » édité chez P.O.L en 2019 : parti, comme bien des fils, avec le sentiment de se libérer de l’emprise familiale et de vivre sa propre vie, son personnage – Vicente – mène une existence joyeuse et prospère en Argentine. Il y fonde une famille. Arrivent les échos de la guerre qui va éclater en Europe. Sa mère et son frère, restés à Varsovie, vivent dans ce qui va devenir le ghetto. Les kilomètres séparant la Pologne et son pays d’adoption lui permettent de rester éloigné de cette réalité, mais celle-ci finit par le rattraper. Vicente, cet homme qui a réussi, qui aime raconter des histoires à ses enfants, qui aime sa belle Rosita, va peu à peu s’enfermer dans son « ghetto intérieur ». La culpabilité le ronge : coupable de n’avoir pas insisté pour faire venir sa mère, coupable d’échapper à son destin de juif polonais, coupable de manger à sa faim quand sa mère et son frère en meurent. Coupable de rester vivant, il devient imperméable au monde qui l’entoure et se mure dans le silence.
Le silence est une affaire familiale. Avec cette histoire accablante, Santiago H. Amigorena livre une pièce du vaste puzzle autobiographique qu’il a commencé à écrire en 1998 avec « Une enfance laconique ». Dix ans plus tard, il écrit sur son grand-père, juif polonais, émigré en Argentine avant la guerre. Plusieurs thèmes parcourent ses récits, les liens familiaux dont il est difficile de se départir, l’exil et le déracinement rôdant comme des spectres sur l’identité. Enfin, l’enfermement intime comme une impossibilité d’énoncer son indicible et cette culpabilité qui en découle. Quant aux souvenirs, ils peuvent devenir les geôliers de toute existence. En lisant « le ghetto intérieur » on comprend qu’il vaut mieux avoir le bonheur d’oublier plutôt que celui de se souvenir….
Santiago Amigorena sera interviewé par le journaliste littéraire Thierry Guichard, rédacteur en chef de la revue Le Matricule des Anges. La rencontre sera suivie d’une séance de dédicaces.