SERVICE D'URGENCE SUR LE BASSIN D'AGDE : Intervention du sénateur TROPEANO
Vous trouverez en pièce jointe la question orale posée par le Sénateur Robert TROPEANO…
Vous trouverez en pièce jointe la question orale posée par le Sénateur Robert TROPEANO à la Ministre des affaires sociales et de la santé. Nous remarquons que la Ministre répète le message de la directrice de l'ARS-LR. Celle-ci continue d'appliquer la politique de santé du précédent gouvernement. Il serait temps que Madame Marisol Touraine en prenne conscience. Dans sa réponse Monsieur le Sénateur lui fait remarquer que la situation actuelle n'est pas acceptable.
Le Docteur Bertrand de Pontual a été reçu au cabinet de la Ministre des affaires sociales et de la santé en présence d'un représentant de la directrice de l'ARS-LR, qui n'avait plus le moindre argument pour s'opposer à la demande d'ouverture d'un service des Urgences à Agde.
Le Docteur Bertrand de Pontual a eu le sentiment que les services de Madame Marisol Touraine tout étant dans l'attente du jugement du tribunal administratif et du résultat des élections à venir, comprennent l'impérieuse nécessité de l'ouverture d'un service des urgences à Agde.
Séance publique du senat 21 janvier 2014
SERVICE D'URGENCE SUR LE BASSIN D'AGDE
M. le président. La parole est à M. Robert Tropeano, auteur de la question n° 653, adressée à Mme la ministre des affaires sociales et de la santé.
M. Robert Tropeano. Madame la ministre, ma question concerne l'accès aux services d'urgence pour les populations résidant sur le bassin d'Agde, dans le département de l'Hérault.
Agde est une ville de 25 000 habitants, dotée d'un hôpital inauguré en 2006, qui s'inscrit dans un bassin de santé comptant au moins 50 000 habitants. Durant la saison estivale, cette population atteint 200 000 habitants. Pourtant, cette commune ne possède pas de services d'urgence.
Cette situation a nécessité la mise sur pied d'une organisation. Ainsi, du mois d'avril à la mi-octobre, une antenne du service mobile d'urgence et de réanimation, le SMUR, est mise en place. En outre, la direction des hôpitaux du bassin de Thau, dont dépend l'hôpital d'Agde, a développé ce que l'on appelle une « consultation non programmée », avec des médecins urgentistes, des infirmières et un plateau technique, comprenant radio,scanner et laboratoire de biologie.
Cette consultation s'apparente à un service d'urgence, à l'exception que celui-ci est fermé la nuit, les week-ends et les jours fériés. Les populations du territoire sont donc contraintes de se rendre sur les structures hospitalières de Sète ou de Béziers. Si le temps nécessaire pour atteindre ces services d'urgence avoisine les trente minutes en hiver, il peut atteindre deux heures durant l'été.
Le choix retenu par l'agence régionale de santé d'ouvrir un centre de secours dans une clinique située à Pézenas, ville de 8 500 habitants, devait répondre aux besoins d'accès à un service d'urgence des hauts cantons héraultais. Or il s'avère que les populations de ces hauts cantons se rendent sur les communes de Bédarieux ou de Lodève, plus proches et plus facilement accessibles, compte tenu du développement et de l'amélioration des infrastructures routières et autoroutières.
Aussi, madame la ministre, je souhaite que la situation puisse évoluer favorablement et qu'un service d'urgence soit véritablement mis en place sur la commune d'Agde, d'autant que cette dernière dispose d'un plateau technique parfaitement adapté, de manière à remédier à la carence existant en la matière.
M. le président. La parole est à Mme la ministre.
Mme Marisol Touraine, ministre des affaires sociales et de la santé. Monsieur le sénateur, vous m'avez interpellée sur la situation en matière de santé du bassin d'Agde, dans l'Hérault, en particulier sur la question tout à fait essentielle de la prise en charge des urgences.
Je veux d'abord vous répéter l'engagement du Gouvernement en faveur des soins de proximité. Vous le savez, j'ai engagé, il y a maintenant un an, le pacte-territoire santé, une politique qui doit permettre d'apporter des réponses de proximité à l'ensemble de nos concitoyens. J'aurai l'occasion très prochainement de dresser un premier bilan de cette politique.
Dans ce pacte territoire-santé est prévu un ensemble de mesures devant garantir que chaque Français puisse bénéficier d'un accès à des soins urgents en moins de trente minutes, conformément à l'engagement du Président de la République.
Cela dit, le bassin d'Agde présente une particularité : celle de voir sa population multipliée par 10 en période estivale puisque la ville peut alors compter jusqu'à 200 000 habitants.
Plusieurs réponses à la prise en charge des urgences existent déjà à Agde. Ainsi, l'établissement d'Agde offre un « accueil non programmé », une maison médicale de garde et une antenne saisonnière du SMUR. La prise en charge des populations d'Agde repose également sur l'offre de soins hospitaliers et ambulatoires situés à Sète. Toutefois, l'accès à ces derniers peut se révéler difficile, notamment l'été, en raison de la densité de la circulation.
Monsieur le sénateur, nous avons déjà été interpellés sur la situation particulière d'Agde en matière de santé. Je pense en particulier à l'intervention du député Sébastien Denaja, qui, de la même manière que vous ce matin, avait attiré notre attention sur ce point.
Pour satisfaire ces demandes, un renforcement significatif de la réponse aux besoins de la population a été prévu par la mise en place et le financement de l'extension en année pleine de l'antenne de SMUR positionnée à Agde. Ces mesures permettent que des soins urgents puissent être délivrés en moins de trente minutes, hiver comme été, à l'ensemble de la population d'Agde.
Je me réjouis que nous ayons ainsi apporté des réponses positives aux besoins de cette population.
M. le président. La parole est à M. Robert Tropeano.
M. Robert Tropeano. Madame la ministre, je vous remercie de votre réponse, qui nous a totalement rassurés.
Il est vrai que la possibilité d'accès à un service d'urgence préoccupe énormément les habitants du bassin d'Agde. En témoignent la pétition en ce sens, qui a recueilli 10 000 signatures, et la mobilisation des élus d'Agde, Bessan, Florensac, Marseillan et de Vias.
Les paramètres ayant conduit à favoriser l'attribution d'un service d'urgence à deux autres cliniques au détriment d'un hôpital public doivent être réétudiés. Par ailleurs, les décisions prises doivent être cohérentes avec le nombre d'habitants concernés et l'affluence routière en été, points que vous avez soulignés.
Ce sont 50 000 habitants permanents qui, après minuit, ne peuvent accéder aux services d'un médecin avant le matin suivant ! Une telle situation n'est pas acceptable.
Madame la ministre, je vous remercie une nouvelle fois de votre réponse, dont je ne manquerai pas de faire part aux habitants ainsi qu'aux agents de l'hôpital de la commune d'Agde.