Sète : l’école Travelling mise sur les formations professionnelles

(Crédit Laurent Villarem)

Le directeur explique : « Nous avons mis en place des formations professionnelles, financées, pour les actifs adultes. Ces formations sont uniques en France. Nous avons la chance d’accueillir sur le bassin montpelliérain et le bassin de Thau les 3 seules séries quotidiennes de France, ainsi qu’un nombre important de tournages. Travelling est donc adossée à une industrie du cinéma. L’Occitanie est la deuxième région de France après Paris en la matière. »

Les métiers de l’industrie du cinéma ont été en tension rapidement sur le territoire. « Les métiers de machiniste de plateau, d’électricien de plateau, d’éclairagiste ou d’accessoiriste sont les premiers métiers que les industriels ont décrits en tension, car ces métiers s’apprenaient ‘sur le tas’, ce n’était pas structuré. Nous avons créé ces formations taillées pour les métiers du cinéma : quotidienne et long métrage. Nous avons formé 70 personnes sur ces métiers avec un taux d’employabilité de 50 % à la fin de la formation et de 80 à 100 % à un an », détaille le directeur. Ces intermittents du spectacle sont majoritairement employés sur le territoire, puis partent sur d’autres projets et évoluent, ce qui rend les nouvelles promotions demandées pour éviter de manquer de ressources humaines. Ces formations sont financées par la Région.

Une autre formation a été mise en place : « le métier d’assistant-régie était aussi appris ‘sur le tas’. Toutes ces formations durent quatre à huit semaines chacune. Elles sont courtes, mais sont très ciblées sur le métier, pour être opérationnel de suite. Les candidats viennent de toute l’Occitanie, avec une majorité de Sétois. Ces formations se déroulent forcément en présentiel, car ce sont des métiers d’équipe où il faut toucher le matériel et le connaître », continue Laurent Mesguich.

Les locaux à Sète sont installés en face du lieu où est tournée la série Demain Nous appartient : « c’est très concret pour eux. Nous les amenons sur le site de la série : le matin, c’est la théorie et l’après-midi on va sur les plateaux. Ces métiers sont très manuels, on tombe dedans facilement, c’est très inclusif et cela devient des métiers passion pour une population qui ne pensait peut-être pas travailler un jour dans le cinéma ».

D’autres projets de formations sont en réflexion : « nous avons le souhait de développer d’autres formations professionnelles à Sète, comme assistant-réalisateur, directeur de la photographie, développer un peu plus le pool de formations professionnelles. L’autre point de réflexion concerne l’utilisation du Campus Connecté de Sète pour des formations à distance sur des métiers très particuliers comme l’écriture, la mise en scène. Ce sont des formations de longue haleine, on peut travailler chez soi, c’est un travail plus solitaire »,ajoute le directeur.

« Nous sommes particulièrement ravis d’être implantés à Sète. Nous avons été très bien accueillis par les collectivités et nous avons déjà formé pas mal de monde qui travaille aujourd’hui. Il y a de gros projets d’ici 2030 à venir, et l’arc méditerranéen est pointé par l’État comme un secteur à développer. Il y aura un besoin de techniciens, de cinéma traditionnel, de cinéma, de la production virtuelle, de beaucoup de monde dans les années à venir. Il faut donc structurer et former » conclut Laurent Mesguich.