Sète, parking Aristide-Briand : la ville réagit aux décisions de justice des référés de Bancs Publics
Le Juge des référés a rendu son verdict le 5 octobre sur les deux recours de Bancs Publics face aux travaux de la place Aristide-Briand à Sète. La ville a réagit à l'occasion d'une conférence de presse jeudi matin.
Le premier recours a été rejeté. Il était dirigé contre le permis de construire valant permis de démolir concernant la Place Aristide-Briand (kiosque Franke et autres éléments de la place). François Commeinhes, le maire de Sète, souhaite que les tensions s’apaisent et a précisé “je comprends les inquiétudes mais je déplore des procédures coûteuses sur un sujet si important pour notre cœur de ville“, ces retards accumulés ont fait augmenter le coût du chantier de 30 à 40%, “ce qui devrait faire dépasser le million d’euros supplémentaire pour ce projet“. Le maire détaille : “en toute clarté, il faut que les citoyens sétois sachent que tout recours a un impact sur les délais, les nuisances et aussi sur les coûts pour les entreprises, ce qui n’est pas négligeable dans le contexte économique difficile que nous vivons. Sans compter, et c’est mon principal souci, le climat délétère et anxiogène, bien éloigné du tempérament de notre ville, généré actuellement par certains, dans une Sète qui a pourtant un si beau goût de vivre“.
Le chantier est légal
Le maire s’est déclaré “satisfait de ces décisions“. La ville travaille d’ores et déjà en lien les autorités compétentes afin de délivrer ledit document, puis saisira le juge des référés afin de lui produire cette pièce qui permettra la levée de la suspension. François Commeinhes retient que “la décision du tribunal ne remet pas en cause le bien-fondé ni la légalité du chantier. Dans l’attente de la production de la pièce demandée, la décision du juge n’impliquant pas l’arrêt général du chantier, les travaux non relatifs à la transplantation vont se poursuivre“.
La transplantation des arbres suspendue
Concernant le second référé déposé, le Juge des référés a suspendu l’exécution de la transplantation des arbres, considérant que “la nouvelle loi n° 2022-217 du 21 février 2022 dite loi « 3DS » demande dans le cas présent une pièce complémentaire, soit la délivrance par le Préfet de l’Hérault d’une dérogation prévue à l’article L. 350-3 permettant ladite transplantation“. C’est le seul motif retenu par le Juge des référés sur les 7 motifs déposée par Bancs Publics.
La technique du TreeParker®
La ville rappelle que “la transplantation n’est pas de toute façon à l’ordre du jour actuellement, puisqu’elle se doit de respecter une saisonnalité par rapport aux arbres“. Lors de la conférence, la technique du TreeParker® a été présentée. Il s’agit d’une nouvelle génération de système suspendue qui permet d’implanter des arbres en ville, favorisant le développement des racines qui peuvent s’interconnecter. Cette technique permet à l’arbre de “vivre plus longtemps, mieux filtrer les eaux fluviales et agir efficacement contre les îlots de chaleur urbains“.
Une fois les chantiers terminés, personne ne demande à revenir en arrière
Rappelons que le projet “Cœur de ville”, dans lequel est inscrit le chantier de la place Aristide-Briand, a été présenté dès 2018, voté et validé en conseil municipal, présenté à nouveau lors de réunions publiques et présent dans la dernière campagne des municipales. François Commeinhes a souligné “je comprends les inquiétudes que ce projet génère, en terme de nuisances et de délais de livraison. Je sais aussi qu’une contre-vérité, insidieuse, délivrée par certains, sur une soi-disant perte de notre patrimoine, en l’occurrence notre place Aristide-Briand, à laquelle nous sommes tous attachés, a été répandue. Mais bien au contraire, il s’agit là d’une renaissance de notre esplanade. Comme cela a été le cas pour la requalification et la piétonisation du quai Suquet par exemple, et comme cela sera, dans peu de mois, bientôt le cas pour la place Victor-Hugo. Je garde confiance et sérénité. Les grossesses et accouchements les plus difficiles donnent naissance aux plus beaux bébés… L’ensemble Villeroy et ses espaces tels que la promenade du Lido avaient fait l’objet de 172 procédures de la part de nos opposants. Nous l’avons mené à bien“.
Bancs Publics va continuer ses actions
L’association se satisfait de la décision concernant les arbres “c’est une victoire de Bancs Publics, des 59 riverains et de notre avocate. Bancs Publics et son collectif que l’on a cherché à dépeindre comme étant des fauteurs de troubles à l’ordre public, parlent aujourd’hui d’une seule et même voix avec la juge qui vient d’exiger que la mairie respecte le code de l’environnement au sujet des arbres. Mais ce n’est qu’un sursis pour les arbres. La Mairie veut continuer son planning forcené de travaux. Elle souhaite aller au bout de ce projet inutile en arrachant ces 52 arbres. Elle demandera une nouvelle autorisation dans les règles. Bancs publics l’oblige à respecter la loi. L’association continuera les recours juridiques. C’est une course qui est lancée. Nous devons la gagner !“