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SETE - Trois accidents et un mort sur le port de Sète par le comité du Parti de Gauche de Sète Frontignan

Communiqué de presse du 16 septembre 2015Le comité du Parti de Gauche de Sète…

Communiqué de presse du 16 septembre 2015

Le comité du Parti de Gauche de Sète Frontignan

Trois accidents et un mort sur le port de Sète

Cela fait trois accidents, dont un mortel, en peu de temps sur le port de Sète.

• En plein orage le 12 juin dernier, un ouvrier de 25 ans était brûlé au thorax et aux épaules, au cours de violents orages, par la foudre tombant sur une grue du port. 

• Le vendredi 11 septembre, un docker est renversé par un engin de levage. Il décède des suites de ses blessures. Pour l’inspection du travail, la réunion extraordinaire du CHSCT du 16 septembre doit permettre de répondre à une série de questions. Pourquoi la victime se trouvait devant l’engin de levage ? Était-elle habituée à ce hangar ? Y a-t-il eu un problème avec l’engin ?…

• Le lundi 14 septembre, un salarié intérimaire d’une entreprise sous traitante de maintenance des locaux passe à travers la toiture en fibrociment d'un hangar de Sea Invest (vrac agricole, charbon, ciment, engrais, coke de pétrole…). Après une chute d'une dizaine de mètres, il se fracture le bassin et le fémur.

« Une coïncidence » selon la direction du port

Nous nous étonnons des réactions de la direction du port, publiées dans le  quotidien régional du 16 septembre. « Une dramatique coïncidence », tient à indiquer Marc Chevallier, président de l’Établissement public régional du port de Sète, où se sont produit les accidents. « Il ne faut pas chercher de lien entre les deux accidents qui n’ont rien à voir l’un avec l’autre… ». Là n’est pas la question. Cette succession d’accident révèle une fois de plus l’indigence de la prévention intégrée dans les ports et installations logistiques.

Un risque accru chez les intérimaires et dans la logistique

Les salariés intérimaires représentent 4,5 % de la population salariale en France. Or, ils ont été victimes de 45 000 accidents du travail en en 2011, soit 6,7 % d’entre eux. Parmi ces accidents du travail, 48 étaient mortels (soit 8,7 % des AT mortels). Les intérimaires subissent donc bien plus d’accidents que l’ensemble des salariés et ils sont deux fois plus souvent mortels. Ces accidents ont généré 2 452 000 journées d'arrêt de travail. La moitié des salariés accidentés étaient âgées de moins de 30 ans. De manière plus générale, la logistique présente un taux important d'accidents du travail, tant pour le personnel permanent que pour le personnel intérimaire.

Les dangers fréquents des ports

Outre, les accidents, les expositions des travailleurs aux produits dangereux sont fréquentes dans les ports. La liste est longue entre l'amiante, les bois traités avec des fongicides, les poussières chimiques échappées des sacs d'ammonitrate ou de phosphate, des céréales traitées au fond des cales ou des farines volatiles. Ces poisons insinués dans les poumons des dockers en ont déjà fauché plus d'un.

Un tribunal nantais a même reconnu le lien entre l'exposition à des poussières et produits toxiques du port et le cancer d'un docker décédé en 2011 à l’âge de 56 ans. La reconnaissance de son affection comme maladie professionnelle constitue un progrès historique.

Cette proximité des produits chargés, déchargés et stockés avec plus ou moins de précautions dans les ports, fait de ces travailleurs les indicateurs des risques écologiques que subissent les population avoisnantes.

Freiner les effets de La loi Rebsmaen contre la santé des salariés

Enfin, rappelons que la Loi Rebsamen du 2 juin 2015 entérine la fusion des délégués du comité d’entreprise et de ceux du CHSCT, instance chargés de la prévention des accidents du travail et des maladies professionnelles, dans les entreprises de moins de 300 salariés. Cette loi donne la possibilité de réduire de plus de la moitié le nombre des réunions annuelles.

 

Il va de soi que nous appelons l’instance de prévention des accidents à augmenter, au contraire, son nombre de réunion de travail sur le port de Sète.

Le plus urgent n’est pas de se répéter que ces accidents, « sans aucun lien » entre eux, restent des « coïncidences ». Au contraire, les dangers du travail dans les ports et l’intérim sont connus et reconnus dans le monde entier — sauf, semble-t-il, par la direction du port.

A l’opposé de ces indications, de celles du gouvernement et de la Loi Rebsamen, les conditions de travail et la prévention des atteintes à la santé des salariés nécessitent, en particulier dans les ports, de redoubler d’attentions à travers le précieux travail des CHSCT.

Le comité du Parti de Gauche de Sète Frontignan

 

 

 

 

 

 

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