C'est officiel, il n'est désormais plus possible d'acheter plusieurs cartouches de cigarettes dans un pays frontalier avant de les ramener en France.

L’Assemblée nationale a voté le 8 juillet dernier l'amendement du gouvernement. Il est en vigueur depuis le 1er août, 

Près de 6 000 véhicules à la journée en Andorre !

Jusqu'à présent, les fumeurs amateurs de bonnes affaires n'hésitaient à prendre la route en direction de l'Andorre, principauté considérée comme l'eldorado du paquet de cigarettes ! Avec des tarifs attractifs sur le tabac mais aussi sur l'alcool et les parfums, le voyage était vite amorti. Est ce toujours le cas ? Pas évident 

« Tous les ans, 850 tonnes de tabac sont importées en Andorre. Or les habitants n’en consomment que 120 tonnes. Le reste est absorbé par les visiteurs qui se rendent en Principauté, 90% des visiteurs sont Français. La plupart ont pour habitude de venir passer la journée pour réaliser des achats de cartouches de cigarettes, de tabac et d’alcool en Andorre. » note Jean-Jacques Carrié, président de l’Union des commerçants du Pas de la Case, qui regroupe 250 adhérents.

Dorénavant,  outre la limitation à une cartouche de cigarette, soit 200 cigarettes, les français ne pourront ramener de leur séjour de l'étranger que 100 cigarillos, 50 cigares ou encore 250 grammes de tabac à fumer.

5 milliards de pertes de recettes fiscales

La Confédération française des buralistes se félicite de cette décision « Cette modification était une demande fondée sur les chiffres du marché hexagonal du tabac pendant la période de confinement. En raison de la fermeture des frontières empêchant les fumeurs de s'approvisionner en Belgique, au Luxembourg, à Andorre ou en Espagne, où les prix sont moins élevés, les ventes de tabac dans l'Hexagone, via le réseau des buralistes, ont augmenté d'environ de 30 à 100 %, notamment en Occitanie, dont les consommateurs sont souvent friands d'un petit aller retour en Espagne ou en Andorre.

” La fermeture des frontières a révélé l'étendue des pertes, en temps ordinaire, pour les buralistes frontaliers » indique l'organisation. Entre la contrebande et ces cigarettes achetées à l’étranger, il y aurait un manque à gagner en matières de recettes fiscales qui avoisinerait les 5 milliards d’euros chaque année en France.

Un objectif de santé publique 

Outre l'aspect fiscal, le ministre des Comptes publics Olivier Dussopt a mis en avant “un objectif de santé publique” et de “lutte contre la contrebande de tabac”.