Torche à Plasma : Une population hostile !
Le maire persistera t il ?
A en croire Robert Clavijo, c'ets déjà plus de mille pétitionnaires qui se sont…
A en croire Robert Clavijo, c’ets déjà plus de mille pétitionnaires qui se sont constitués sur la ville de Vias auprés du comité de défense déterminés à faire barrage au projet d’implantation de l’usine de traitement des déchets multiples, dite ‘’torche à plasma”.
Un constat : la salle Yvon Vieu était trop petite pour contenir tous ceux qui venaient s’informer ou soutenir le comité de défense local contre le projet d’usine de traitement de déchets par le procédé Torche à plasma.
Pour un succés: il est incontestatble! Voir le reportage photo : https://www.herault-tribune.com/archive/img_annexe/?Ax_Id=123
Cette deuxième réunion organisée parce que le projet du syndicat mixte de l’ouest de l’Hérault est très avancé, alliait tension et pédagogie…
Une démonstration aussi technique que détaillée d’un conférencier à l’aise dans un registre totalement maîtrisé, face à un auditoire à l’écoute et inquiet par l’avancée d’un projet qui semble prêt d’aboutir, par la grâce de deux Maires: MIchel Saint Blancat et Gilles d’ Ettore.
Deux parcelles sur les cinq que recouvre la zone d’implantation de l’usine, seraient déjà vendues.
A entendre les animateurs de la réunion, il y aurait un lien entre ce projet et celui du parc éolien dont l’un des promoteurs est en train de démarcher les propriétaires de parcelles sur la même zone foncière.
Cette corélation peut laisser supposer que ce n’est pas un projet, mais de deux que la Ville de Vias va hérité.
Le manque d’informations ressenti par la population était évident.
Son vif intérêt pour le caractère innovant des procédés technologiques, ainsi que sur les risques potentiels induits ne pouvait pas cacher uen reelle et legitime inquiétude.
Qu’en est-il, exactement ?
D’une part que les produits dangereux y entreposés peuvent générer des dangers d’incendie tout comme les déchets multiples stockés en fosse comme l’expliquait en détail le conférencier.
D’autre part que des risques d’explosion existent à l’intérieur du réacteur et, par ailleurs, que les effluents en sortie de cheminée sont toxiques.
Après avoir défini le plasma , ce qu’étaient une torche et un réacteur à Plasma, Robert Clavijo démontra par quels arguments les promoteurs de tels projets parvenaient à convaincre les élus désemparés face à l’épineux problème des déchets qui ne cessent d’augmenter en quantité et en toxicité.
Il expliqua de façon fort simple la transformation des déchets organiques en gaz multiples et la fusion des éléments métalliques et minéraux en une espèce de gangue rappelant la lave volcanique.
Il posa la question de ce que devenaient les métaux lourds : mercure, chrome, cadmium, plomb, arsenic, lesquels étant des corps simples ne subissent aucune décomposition moléculaire autrement dit restent toujours à l’état originel, c’est-à-dire irrémédiablement toxiques.
Sont-ils tous piégés dans une matrice dont la viscosité est créée par l’ajout de fluidifiants puis solidifiée par refroidissement à sa sortie par le bas du collecteur, ou bien certains en sont-ils extraits et deviennent-ils alors déchets ultimes et dans ce cas quand fait-on ?
« Aucune réponse précise des porteurs du projet à ces questions ! ».
« Interrogations aussi au sujet du ‘’vitrifiat” appelé aussi ‘’basalte” ou aussi ‘’basalte vitrifié” ». « S’il s’agit de verre, la matière obtenue est alors inerte et recyclable indéfiniment mais comment peut-on l’obtenir à partir des matériaux résultant de déchets multiples ? ».
« S’il s’agit de basalte, alors nous sommes en présence d’une roche qui en gardant sa porosité est ‘’lessivable” et donc non réutilisable.
« Par contre, par quel processus naît-elle de cette ionisation à haute température ? ». Concernant les différents gaz s’élevant dans le réacteur, il faut les traiter pour obtenir le gaz de synthèse épuré qu’exige le combiné de turbine à gaz et turbine à vapeur producteur d’électricité par son couplage avec un alternateur.
Cette épuration s’effectue, si l’on en croit Robert Clavijo qui apparaît en la matière très documenté, par la juxtaposition de plusieurs systèmes de : dépoussiérage, désacidification, désulfuration à travers des combinés de filtres, tour d’absorption, cuve d’oxydation et de pressurisation du gaz de synthèse sec et filtré en vue d’éliminer les dernières traces de particules.
Dans cette dernière unité de combustion s’échappent par une énorme cheminée des tonnes de gaz carbonique : 130 000 tonnes / an selon le rapport d’expertise d’Edf cité comme référence par une des porte-parole du comité de défense. « Il y a donc production de gaz à effet de serre ce qui est non conforme au protocole de kyoto, et le principe de précaution doit être appliqué à un tel projet » affirmait haut et fort son responsable.
Robert Clavijo terminait son exposé par une critique des prétentions du procédé ‘’Torche à Plasma” à être économiquement plus compétitif que l’incinération. « Pour les séduire, l’entreprise s’engage oralement auprès des décideurs sur un coût d’une vingtaine d’euros la tonne.
Mais ce montant n’est ni vraisemblable ni garanti.
Dans un incinérateur d’ordures ménagères, la production d’électricité obtenue par un simple cycle thermodynamique représente plus de 30% du capital investi ».
Le procédé ‘’Torche à Plasma” qui nécessite divers traitements et tris manuels pour préparer le CDR (Combustible Dérivé de Résidus) ainsi que de nombreux équipements complexes dont le combiné de turbines et le cycle thermodynamique sera donc plus onéreux que le procédé d’incinération.
De plus, pour rentabiliser ce complexe industriel il faudra beaucoup de déchets notamment recyclables et fermentescibles (plus utiles pour amender les terres sous forme de compost dont les unités de fabrication sont créatrices d’emplois durables) et surtout ceux les plus énergétiques (Déchets Industriels Banals).
Et donc dans l’ouest de l’Hérault, zone semi – rurale, cela nécessitera beaucoup de transports, ‘’ce qui est contraire au principe légal de proximité stipulé dans les lois sur les déchets” rappelle Robert Clavijo en sa qualité de président du collectif départemental des déchets.
Quelques questions sont alors posées par les participants, mais l’on ressent l’atmosphère lourde d’un auditoire impressionné par les explicitations d’un projet d’une telle complexité !
Certains sont indignés qu’un tel projet soit soutenu par des responsables de communes voisines comme Agde et Vias, pendant que d’autres ne sont pas surpris faisant référence au cancer généré par les contaminations de l’amiante et du nucléaire, ou par le saturnisme généré par les contacts avec le plomb ou l’hydrargie (intoxication mercurielle) provoquée par les émanations de mercure qui est un produit très volatil.
En conclusion, après avoir rappelé l’avancée du dossier dans lequel il manque l’étude d’impact (c’est celle de la commune de Vendres qui figure dans le dossier) et la maîtrise complète du foncier avant de lancer l’enquête publique, une des deux animatrices fit référence au rapport d’expertise d’EDF” confidentiel” à travers deux remarques significatives et sa conclusion.
Les dires de l’expert confortaient les thèses développées par le conférencier à propos des métaux lourds et des aspects économiques.
On pouvait lire sur le diaporama que le technicien du comité orchestrait depuis son pupitre : ‘’Dans le cas du projet, et ce pour minimiser les risques, l’ensemble de la filière doit donc avoir fait l’objet d’une expertise et d’une validation en fonctionnement industriel à une échelle pilote de 50 000 tonnes/an environ”.
Conclusion que s’empressait de compléter l’animatrice ‘’dans une zone industrielle où les infrastructures de sécurité existent et sont en adéquation avec les risques potentiels encourus”.
Le comité de défense ne souscrit pas aux propos rassurants du maire de Vias qui ne cesse de répéter, à qui veut l’entendre, que rien n’est fait.
Car il gagne du temps et prépare une riposte musclée pour le 2 avril.
C’est un responsable ferme et déterminé qui invita l’auditoire à la prochaine réunion du 23 avril à la salle des fêtes de Vias où les solutions à la problématique des déchets seront exposées.
Il conclut la réunion en promettant d’autres modes d’action dans les jours à venir, la volonté de son comité à demander un référendum consultatif puisque plus de mille pétitionnaires sont mobilisés, et résolu à ne pas laisser poser la première pierre de cette virtuelle ‘’SEVESO” viassoise !
Il est vrai que l’ idée même de transformer l’ image touristique de ” VIAS PLAGE “ en une autre image de ” SEVESO sur MER “ ne seduit pas à premiere vue une majorité de Viassois.
Pas plus séduits que d’ imaginer leur charmant village côtier en lieu de transit, receptacle, fusse t’il provisoire de toutes les ordures de l’ ouest du département de l’ Hérault.
Cette réunion consensuelle a eu le mérite d’ éviter toute récupération politicienne.
On le voit bien à Vias le, Torchon brûle…et si les matières en fusion ne se transforment pas encore en plasma…..elles noircissent déjà les idées.
*En marge de la réunion et au sortir de celle ci un tract était distribué par le “Comite de Résistance à la Torche à Plasma ” qui est totalement indépendant du comité organisateur du jour : “Le Comité de défense contre la Torche à Plasma” même si l’ opposition au projet reste semble t-il aussi déterminée.
Afin d’ informer le plus largement possible le lecteur nous diffusons également le tract de ce second comité :https://www.herault-tribune.com/archive/img_annexe/?Ax_Id=124 , tout comme nous diffuserons les commentaires et les informations de Michel Saint Blancat s’il le souhaite.