VIAS - Le feu sacré enflamme l’Ardaillon
« El Duende », ou, « le feu sacré », est un spectacle de…
« El Duende », ou, « le feu sacré », est un spectacle de Benjamin Barou-Crossman, metteur en scène et comédien issu du Conservatoire de Montpellier, puis de l'Ecole Nationale du Théâtre de Bretagne.
Les 225 élèves des classes de CE2, CM1 et CM2 de l’école « Jean Moulin » ont eu le privilège d’assister à une adaptation spécialement conçue à leur attention et proposée par le Service Culturel de la Ville, ce jeudi 02 février.
Vendredi 03 février en soirée, le « feu sacré » a été joué au grand public.
Benjamin Barou-Crossman a ouvert le spectacle tel un « One Man Show ». Agé de 34 ans, ce jeune artiste de talent est aussi un véritable chauffeur de salle.
Il a tout d’abord expliqué aux spectateurs que « monter sur scène était une première dans l’histoire de la communauté Gitane et que le trac était bien présent. »
Il n’en demeure pas moins que l’ambiance était là. Même l’inhabituel était au rendez-vous puisque, pour l’occasion, la scène, déplacée devant les gradins, était source d’une proximité inouïe avec le public ; le gage d’un ton donné, d’une soirée qui n’allait ressembler à aucune autre.
L’un après l’autre, Benjamin a chaleureusement accueilli tous les artistes, sous les ovations du public : Thierry Patrac, deux danseuses, un guitariste, un joueur de clarinette et un autre artiste. La représentation était lancée !
Au cours du spectacle, une des danseuses a interpellé Benjamin, et lui a raconté l’histoire de l’origine des Gitans, transmise de générations en générations : « Du temps de l’exode, Moïse avait pour mission de sortir son peuple, de le libérer des griffes du pharaon, et de le mener en terre promise. Les écrits racontent qu’il y avait 12 tribus. C’est inexact, il y en avait 13. La 13ème avait soif de Liberté, soif de cette terre promise. Alors elle a cherché, au fil du vent. Durant des générations elle a erré, allant même jusqu’en Inde ; d’où la déesse Kali, dont le nom signifie Gitane. Et puis, cette tribu a été chassée. Pas de terre promise pour elle. Depuis elle a voyagé, voyagé… Une légende ? Peut-être, mais toutes les légendes ont un fond de vérité ».
Des successions de danses de Flamenco et autres sketchs ont marqué la suite du show. Les artistes ont enchainé les numéros, rappelant que « l’important était la famille, qui permet d’aller de l’avant. La culture, notre culture Gitane, c’est ce qui nous fait avancer, c’est notre façon de marcher ».
Leur culture, justement, était représentée jusque dans les rouages de la mise en scène. Le spectacle était entièrement improvisé. Aucun texte n’était rédigé ! Le metteur en scène confiait qu’il « voulait vivre la vie, pas l’écrire. Écrire n’est pas une tradition Gitane ». Tout était véritablement inattendu. Parfois, les acteurs ne s’y retrouvaient plus eux-mêmes : « Qu’est-ce que je disais déjà ? Je ne me souviens plus. Mais bon ce n’est pas grave. On y arrivera même si on a oublié la totalité de notre pensée. La pensée doit se faire dans la bouche, pas dans le texte. Tant qu’on ne fera pas suer les phrases, la pensée ne survivra pas ».
Enfin, Benjamin et les acteurs ont expliqué au public que « la réussite sociale n’avait pas de sens pour eux », mais « qu’être sur scène et partager ce moment avec le public était néanmoins un sincère et réel épanouissement ».
« El Duende » a mêlé avec délicatesse et subtilité de la poésie tsigane et de la danse flamenco. Cette performance unique a littéralement enflammé les spectateurs venus en nombre. Une première, très appréciée de tous.
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