Environnement — Montpellier

[VIDEO] Montpellier, Agriparc des Bouisses : “On s’interroge sur la ville habitée mais aussi nourricière”

Dans le cadre du projet de l’Agriparc des Bouisses, une journée conviviale et pédagogique était prévue sur le terrain ce samedi 2 décembre. L’occasion de revenir avec les élus sur l’avancée du dossier et les ambitions portées.

“Ce projet est pionnier sur la forme et sur le fond”

L’enjeu de l’Agriparc des Bouisses : sanctuariser plus de 100 hectares aux Bouisses et appréhender le développement urbain de manière responsable. “Dès le départ, nous nous sommes engagés à ouvrir un parc de 100 hectares et à construire des habitations en concertation avec les habitants du quartier. Nous nous sommes engagés à stopper l’urbanisation et l’artificialisation des sols, à valoriser ces espaces naturels, forestiers, en lisière de la ville de Montpellier”, rappelle Coralie Mantion, déléguée à l’aménagement durable et pilote du projet, avant d’ajouter : “Ce projet est pionnier sur la forme et sur le fond. D’abord, parce qu’il a été co-construit avec les habitants, nous avons fait des balades exploratoires, près de 300 personnes se sont engagés dans la concertation publique – un record ! – et maintenant nous proposons des ateliers. Sur le fond, on s’interroge sur la ville habitée mais aussi nourricière. L’idée est d’être plus souverain sur le volet alimentaire en redynamisant l’agriculture sur ce site afin d’avoir une agriculture locale, de proximité, à Montpellier.”

Un lieu de respiration, de production et de culture

Après le temps des consultations – qui se poursuivent aujourd’hui sous forme de groupements d’habitants et d’experts – et le choix des acteurs aux dossiers, la Ville et la Métropole ont donc conjointement décidé d’organiser un temps fort, sur place, ce samedi 2 décembre, afin d’offir au grand public, des Matelles et d’ailleurs, l’occasion de mieux comprendre la richesse de ces espaces et comment est-ce que leurs potentiels seront cultivés dans les années à venir. “Aujourd’hui, nous sommes au début du concret, c’est le premier jour où on met les mains dans la terre et on commence à planter des arbres. C’est le symbole du commencement. (…) L’idée est que dans le futur il y aura une véritable production agricole sur la zone, détaille Stéphane Jouault, adjoint en charge de la nature en ville. Les agriculteurs exploiteront ces terres par du maraîchage ou autre chose. Il y aura également de l’agriculture urbaine, autrement dit des jardins familiaux, des parcelles de jardins pour les habitants de Montpellier qui veulent eux aussi jardiner pendant leur temps libre.”

Marie Massart, adjointe au maire de Montpellier déléguée à la politique alimentaire et à l’agriculture urbaine, et présidente du MIN, voit également dans cet espace un moyen de changer la relation de l’habitant à l’agriculture locale : “Il y aura de l’agriculture de proximité qui pourra alimenter des acteurs, des associations, des entreprises. On est déjà en discussion avec certains d’entre eux, je pense notamment à la Bulle Bleue qui souhaite s’alimenter avec des produits du territoire. C’est aussi ça l’enjeu. Évidemment, ça ne va pas nourrir la ville, mais il y a aussi l’enjeu pédagogique, celui d’apprendre aux gens, aux habitants, aux enfants des quartiers, ce qu’il y a ici et comment ils peuvent s’approvisionner vraiment au plus proche”.

Sanctuariser pour pérenniser le projet

Ce projet, actuellement à l’état de jeune pousse, nécessitera du temps et de la patience, notamment pour l’installation des exploitants agricoles. Selon la Métropole et la Ville, il sera à la portée des Montpelliérains, dans son entier, dans une trentaine d’années. “Ce sont des délais longs, mais nécessaires pour donner vie à cet espace, qui sera un vrai modèle“, pointe Stéphane Jouault. 

Et quand on évoque la possibilité d’un arrêt du projet en cas de changement de municipalité, le message de Coralie Mantion est clair : “On va l’assurer en l’intégrant dans le PLUI. On va sanctuariser cette zone en la classant zone agricole et naturelle, mais évidemment, c’est nous, les habitants, qui pourront faire vivre ce projet. On se dit aussi qu’en installant des agriculteurs, cela va nous permettre de pérenniser cet espace, d’autant plus que les gens sont de plus en plus alertés sur le besoin de garder ces espaces naturels et agricoles pour l’humanité”.

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