Animaux — Montpellier

[VIDEO] “On les oublie parce qu’ils ne crient pas, ne saignent pas” : le poisson, entre manque de considération et surpêche

A Montpellier, les associations présentes : Alliance éthique, L214, Anonymous et One Voice, étaient mobilisées à l’occasion de la journée mondiale pour la fin de la pêche. L’objectif ? Sensibiliser le public à la souffrance des animaux aquatiques et à la surconsommation de poisson.

“On les oublie parce qu’ils ne crient pas, ne saignent pas, en tout cas pas du sang rouge. Comme ce sont les animaux les plus tués dans le monde, on leur devait au minimum une journée”, précise Cyril Vaucelle, président d’Alliance éthique, association antispéciste locale, et référent de L214 à Montpellier.

D’après les données de l’association L214, les animaux marins (sans compter les crustacés) sont 1 000 milliards à être tués chaque année dans le monde, à des fins d’alimentation. Surtout, ils sont 70 milliards à être issus d’accidents de pêche, des prises fortuites et des animaux souvent blessés, qui décèdent bien souvent sans être consommées. 

“Les ressources s’épuisent de partout, donc on pêche de plus en plus loin”

Sur la question plus spécifique de la surpêche, quelle est la situation du département de l’Hérault ? Ce n’est pas un problème local mais mondial. Quand les poissons ne sont plus assez nombreux ici, les bâteaux de pêcheurs vont sur les côtes africaines pour leur prendre cette ressource, alors que là-bas les populations souffrent de famine.  De manière générale, on pêche trop de poisson. On les surconsomme pour en faire des farines animales, pour nourrir le bétail, faire des pâtés… Les ressources s’épuisent partout, donc on pêche de plus en plus loin, de plus en plus profond. Il y a aussi la question de la pollution plastique, dont les poissons souffrent énormément. Ils font partie de la terre comme nous, il faut au minimum les respecter”, explique Cyril Vaucelle.


La pêche fantôme

Autre externalité négative peu connue, la “pêche fantôme”, qui désigne des filets de pêche laissés à l’abandon, et qui continuent à piéger les poissons pendant plusieurs mois voire plusieurs années. Formant des sortes de “murs” sous-marin pouvant aller jusqu’à 10 km, ils représentent près de 10 % des déchets marins.

Les poissons “on les compte en tonne. C’est révélateur de leur manque de considération”

D’un point de vue biologique, le poisson est une forme de chair animale et peut ainsi être catégorisé comme une viande. 

Pour autant, les poissons ne bénéficient pas de la même considération que d’autres animaux d’élevage. “Ils ne vivent pas dans le même milieu que nous donc on a du mal à les considérer comme des animaux, souligne le président d’Alliance éthique. Déjà que les animaux terrestres sont mal considérés, les poissons, c’est encore pire. D’ailleurs, on ne les compte pas en unités comme les bovins et les cochons, on les compte en tonne. C’est révélateur de leur manque de considération. Il n’y a d’ailleurs pas de prise en compte des conditions d’abattage ou de transport”.

Image de la dégustation de miettes de thon végétales ©L214 1
Image de la dégustation de miettes de thon végétales ©L214 1

Alternatives végétales ?

Les associations encouragent les citoyens à opérer quelques changements dans leurs habitudes alimentaires. “J’invite chacun à s’intéresser aux alternatives végétales qui existent. Aujourd’hui, nous avons organisé une dégustation de miettes de thon végétales de la marque Vuna, qu’on trouve dans toutes les grandes surfaces traditionnelles. C’est sans cholestérol, sans produit chimique, et si l’on ne sait pas que c’est végétal, impossible de faire la différence ! C’est une première chose de savoir que ces alternatives existent, de les connaître. Agir, c’est aussi diminuer le plus rapidement possible sa consommation, pour réduire son empreinte sur l’écosystème”, recommande Cyril Vaucelle.

Les attentes de L214 et Alliance Éthique se trouvent aussi du côté des acteurs politiques.“On espère que l’Europe réoriente ses subventions, notamment la PAC, vers des productions de protéines végétales, plus bénéfique pour l’humain, les animaux, et la planète”.

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