Tourisme — Saint-Jean-de-Fos

[VIDEO] Saint-Jean-de-Fos : Pascal Delieuze, “Pour exister face à un joyau comme Saint-Guilhem-le-Désert, il faut exister différemment”

Situé au cœur des magnifiques gorges de l'Hérault, face au Pont du Diable et détenteur d'un héritage artisanal majeur du sud de la France, on pourrait penser que tous les atouts sont réunis pour faire de Saint-Jean-de-Fos l'un des villages les plus prisés du département. 

Cependant, sa proximité avec Saint-Guilhem-le-Désert, carte postale du territoire en France comme à l’étranger, semble lui faire de l’ombre. Nous avons discuté avec Pascal Delieuze, maire de Saint-Jean-de-Fos, sur la situation de son village, ses forces comme ses faiblesses. 

Dans l’histoire, la force de Saint-Jean-de-Fos est indéniable, pourtant le village n’est pas autant visité que certains de ses voisins. Comment rééquilibrer la balance ?

Pascal Delieuze : Il ne fait aucun doute, pour personne, que le fer de lance du territoire est Saint-Guilhem-le-Désert, ainsi que notre autre voisin, le Pont du Diable. Notre mission, à Saint-Jean-de-Fos, est d’exister autour de ces éléments. Et cette réflexion prend plusieurs formes. C’est notamment pour cette raison que la collectivité et la municipalité ont travaillé à un meilleur cheminement, routier et piéton, entre l’ouvrage et notre village. L’idée est bien entendu de rendre plus agréable la traversée du village pour les habitants et pour les passants. Ces travaux portent aussi un message, ils communiquent à ceux qui les voient qu’il se passe des choses à Saint-Jean-de-Fos, que c’est un village soigné dont le centre-ville est rendu actif par des commerces, dont des boutiques artisanales de potiers.

L’artisanat serait-il votre stratégie clé pour vous démarquer ?

Pour exister face à un joyau comme Saint-Guilhem-le-Désert, il faut se démarquer différemment. De par son attractivité, la commune a accueilli des boutiques de tout ordre, des artisans d’art mais pas seulement. Notre volonté est de nous ancrer dans notre tradition, avec nos artisans d’art, en particulier les potiers, qu’ils soient implantés depuis longtemps sur le territoire ou qu’ils se soient plus récemment installés en raison de l’inspiration qu’apporte le village pour les connaisseurs de l’histoire potière. C’est un choix qui vient avec ses difficultés, ce n’est pas simple, mais d’année en année, nous constatons une progression de la fréquentation, et notre village est de plus en plus visité. Aujourd’hui, nous avons une place du village dynamique, et nos restaurants et épiceries connaissent un essor croissant. Nous mettons tous les ingrédients de notre côté pour tirer notre épingle du jeu. Je pense que nous avons encore de très beaux jours devant nous…

Vous disposez d’une vitrine du savoir-faire local, Argileum, qui gagne en popularité mais reste méconnue. Comment renforcer son rôle d’outil promotionnel du territoire ?

Argileum est un magnifique atout pour notre territoire, bien que son aspect muséal soit encore peu connu. Cependant, ces dernières années, la boutique d’Argileum a su attirer l’attention. En effet, les visiteurs viennent découvrir les créations des potiers locaux présentées dans la boutique, tandis que des vignerons y déposent également leurs vins. Ainsi, la boutique suscite davantage d’intérêt que le musée lui-même. Cependant, cela soulève une problématique de communication concernant Argileum dans son ensemble. Chaque fois que je présente Argileum aux habitants, ils sont émerveillés, mais il est surprenant de constater que bon nombre d’entre eux ne le connaissent pas. En 2018, par exemple, seuls 5 des 19 élus du conseil municipal avaient visité le musée. Depuis, j’ai remédié à la situation et nous y sommes tous allés. C’est une situation qui peut sembler anecdotique mais elle montre que nous avons encore beaucoup de travail à faire en termes de communication, notamment au niveau local. Malgré cela, nous observons une amélioration de la fréquentation, ce qui laisse penser que la pandémie de Covid-19 a joué son rôle en incitant les gens à explorer davantage leur environnement. Sans compter sur le fait que la sensibilisation à l’empreinte carbone encourage désormais de nombreux habitants à s’engager davantage sur leur territoire.

Comment planifiez-vous les événements de votre territoire pour augmenter son attractivité ?

Notre calendrier à Saint-Jean-de-Fos est très chargé cette année, au point même que je m’y perds parfois ! Nous travaillons actuellement sur un agenda complet pour l’année entière, car nous avons de nombreuses dates à couvrir. Entre le 20 avril et la fin décembre, nous comptons pas moins de 25 événements à Saint-Jean-de-Fos. Et cela ne prend même pas en compte tous les autres événements organisés dans la vallée de l’Hérault, qui contribuent également à renforcer notre attractivité. Plus nous organisons d’événements, plus nous attirons de visiteurs, ce qui nous permet de nous développer et de mieux nous faire connaître.

Parlez-nous de l’année 2024 et de son importance pour votre territoire et votre ville.

Cette année est véritablement exceptionnelle en termes d’anniversaires. Nous avons déjà célébré les 10 ans de l’entreprise Oyas Environnement il y a quelques semaines. Actuellement, nous continuons avec la Grotte de Clamouse qui accueille plusieurs événements pour son 60e anniversaire d’ouverture au public. Et bien sûr, nous attendons avec impatience les festivités pour les 40 ans du Marché des potiers, un événement qui fait la fierté de notre territoire et qui aura lieu en août.

[VIDEO] Interview de Pascal Delieuze, maire de Saint-Jean-de-Fos

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