Transports — Montpellier Méditerranée Métropole

Vinci Autoroutes, Salvador Nunez : "Le Contournement Ouest apaisera la métropole"

Rencontré en décembre dans son bureau de Vinci Autoroutes à Mauguio, où trône une tête de taureau et une muleta à son nom (l’homme ne cache pas sa passion pour l’art tauromachique), Salvador Nunez, directeur d’opérations de Vinci Autoroutes, fait le point sur le projet de contournement ouest de Montpellier (COM), 2X2 voies qui reliera Juvignac et Saint-Jean-de-Védas à l’horizon 2029.

Rappelons que c’est Vinci Autoroutes qui est le maître d’ouvrage et le financeur exclusif du futur COM.

Où en est l’avancement du projet de COM, et pouvez-vous rappeler son objectif ? 

Salvador Nunez : “Le COM, qui sera gratuit pour ses utilisateurs, doit permettre de contourner Montpellier sans être obligé de transiter par la ville. Cette infrastructure apaisera la métropole, et la déchargera des nuisances quotidiennes qui la polluent. La future 2X2 voies est prévue à l’horizon 2029. Le projet, chiffré à ce jour à 270 M€, nécessitera 50 à 60 ha d’acquisitions foncières (sur 119 ha au total, le COM étant le doublement d’une voirie existante, note). La finalisation du tracé est prévue à la fin du 1er trimestre 2023. Une trentaine de bâtiments seront impactés. Parmi les principaux sites : JouéClub, Iveco, ou encore le parking de Lidl à Saint-Jean-de-Védas. Quelque 60 km de câbles et conduits ont été recensés.

Des ouvrages significatifs sont-ils déjà prévus ?

Salvador Nunez : “Un viaduc de 300 mètres sera construit à Juvignac, et une trémie ouverte (dénivelé) aménagée à Saint-Jean-de-Védas.

Vous travaillez sur le projet de COM depuis désormais un an. Quel regard portez-vous sur ce projet d’infrastructure ? Quelles sont ses spécificités ?

Salvador Nunez : “Les projets d’autoroute ont changé. On est désormais sur des contournements de ville, des requalifications en milieu urbain ou semi-urbain, des élargissements sur site, et non plus sur des constructions à part entière dans des espaces naturels. À Montpellier, le déplacement de l’A9, entre 2012 et 2017, avait préfiguré cette nouvelle génération de projets autoroutiers. J’ai aussi piloté entre temps un projet autoroutier à Toulon, également en milieu urbain.
Ici, sur le COM, le phénomène de cabanisation, que l’on découvre, sera une situation difficile à gérer, et devra se faire avec les services de l’État. Je souhaite prendre le temps avec les riverains du projet, y compris les plus vifs opposants. Pour en avoir déjà reçu, j’ai pu mesurer à quel point l’anxiété existe. Je ne suis pas là pour maltraiter les gens. Aller informer au plus près, c’est vital. Plusieurs biais sont utilisés : des agents de liaison, un site internet dédié, des dépliants dans les boîtes aux lettres… Mieux vaut créer un lien, et que les gens soient informés, même s’ils sont contre.

Cela semble la base de la communication… Quelle est la méthode « Nunez », qui vous est propre ?

Salvador Nunez : “Les gens sont surpris que je les reçoive. Et ils sont surpris aussi par mon style, plutôt simple. Ils se font une idée préconçue de Vinci Autoroutes. Moi, j’aime le contact. Je pourrais me contenter d’un site internet et d’un numéro vert, mais c’est impersonnel ! De plus,les gens du quartier me donnent des informations. Lors du déplacement de l’A9 au droit de Montpellier, j’ai par exemple appris que des avocats avaient essayé de vendre leur service en faisant miroiter des gains aux propriétaires en cas d’expropriation. Autres coulisses précieuses, le témoignage, par des riverains, de l’existence de systèmes d’épandage sous des terrains vierges, qui ne sont pas répertoriés et ne se voient pas.”

Le projet concerne directement la métropole de Montpellier. Sur quels points travaillez-vous déjà ensemble ?

Salvador Nunez : “Alors que le projet en est encore à l’avant-projet sommaire, Vinci Autoroutes travaille déjà avec Montpellier Méditerranée Métropole (3M) : connexion du COM avec le système de transport et de mobilités de 3M, et convention sur l’insertion professionnelle.
Pure coïncidence : Vinci Autoroutes a choisi le même paysagiste (Clément Bollinger, Caudex, Lyon) pour son projet de contournement ouest de Montpellier que la métropole de Montpellier pour l’Agriparc des Bouisses. C’est un heureux hasard. Le projet routier ne pourra pas être une architecture classique d’autoroute, et se devra d’intégrer le caractère urbain.”

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Commentaires

  1. Enfin ! C’est un projet indispensable. L’ouest de Montpellier est abandonné par les politiques de la région depuis toujours, nos routes n’ont pas changé, dangereuses et étroites.
    Nous attendons le Contournement Ouest de Montpellier depuis longtemps.
    Merci.

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