VIOLENCES FAITES AUX FEMMES : Le Collectif féministe et solidaire du Biterrois se mobilise
Chaque année, autour du 25 novembre, Journée internationale pour l'élimination de la violence à…
Chaque année, autour du 25 novembre, Journée internationale pour l'élimination de la violence à l'égard des femmes, les médias égrènent les statistiques :
– 123 femmes ont été tuées par leur conjoint ou ex-conjoint en 2016 en France ;
– plus de 86 000 femmes sont victimes de viol ou de tentative de viol par an en France ;
– seulement 13 % des victimes portent plainte tandis que moins d'1 % des plaintes aboutissent à une condamnation ;
– en 2016, 216 000 signalements de harcèlement sexuel ont été consignés et 93 % des plaintes (1 200) qui ont été déposées sont classées sans suite.
Comme un constat habituel, fatidique, une résignation.
Et puis, l'affaire Harvey Weinstein agit comme un détonateur sur les consciences endormies. #MeToo et #BalanceTonPorc mettent en lumière l'ampleur des violences sexistes et sexuelles et leur caractère universel.
Le harcèlement sexuel n'est pas quelque chose d'exceptionnel, son éventualité est réelle et pèse sur notre quotidien. Avec ces hashtags, les femmes parlent de délits potentiels et non plus de comportements simplement minables : elles ont publiquement troqué la honte pour la colère. Mais c'est encore aux victimes de témoigner, de rouvrir leurs blessures face à des sociétés qui se dérobent et des hommes qui minimisent, excusent et se déresponsabilisent. Si ce mouvement s'est développé sur les réseaux sociaux, c'est bien parce qu'il est encore si difficile de se faire entendre au travail, dans les familles, entre ami.e.s.
Le Collectif féministe et solidaire du Biterrois s'est créé avec la volonté d'ouvrir des lieux de parole dans l'espace public. Nous rédigeons cette tribune car, sur ce sujet comme d'autres, les mots sont importants. Beaucoup d'éléments de langage trop répandus participent à l'occultation ou à la banalisation, et donc à une certaine forme de légitimation – comme l'automatisme qui consiste à dire « elle s'est faite violer, agresser, harceler » au lieu d'« elle a été violée, […] ». Dans la presse, on retrouve aussi nombre d'expressions qui minimisent, voire romantisent des actes : « drame familial », « crime passionnel »… Dans les tribunaux, les commissariats, les gendarmeries, le terme « viol » a tendance à disparaitre ou à se dissoudre en maltraitance, abus, dérapage, passage à l'acte, tournante.
Autour du 25 novembre et dans la foulée de la mobilisation sur les réseaux sociaux, regardons en face ce continuum de violences, des mots aux faits.
Il est donc encore nécessaire de rappeler l'article 222-22 du Code civil : « Tout acte de pénétration sexuelle de quelque nature qu'il soit, commis sur la personne d'autrui par violence, contrainte, menace ou surprise est un VIOL », crime puni de 15 ans de réclusion criminelle. Et l'article 222-23 du Code civil : « Constitue une agression sexuelle toute atteinte sexuelle commise avec violence, contrainte, menace ou surprise. » Ce délit est passible de 5 ans de prison et 75 000 € d'amende (exemple : main aux fesses). Et les peines sont censées augmenter en cas de circonstances aggravantes, notamment lorsque cela se produit au sein d'un couple ou par une personne ayant autorité.
Nous sommes toutes et tous légitimes pour intervenir devant une agression sexiste et/ou sexuelle et la non-assistance à personne en danger engage notre responsabilité.
Numéros d'urgence : 17 ou 112
Numéros d'écoute : Violences Femmes Info : 3919 / Viols Femmes Informations : 0 800 05 95 95