Vladimir MARKOVIC à la galerie Annie-Gabrielli
Au printemps, la galerie Annie GABRIELLI à Montpellier, avait sélectionné les photographies de Vladimir…
Au printemps, la galerie Annie GABRIELLI à Montpellier, avait sélectionné les photographies de Vladimir MARKOVIC. Etaient alors présentées deux séries : Les Correspondances secrètes et Les Survivantes, dans une exposition intitulée “ Etrange et familier ”. Le photographe revient sur son travail et sa démarche, désormais présentés en permanence à la galerie. La série des Survivantes est frappante, avec ses poupées anciennes mises en scène dans la vie réelle… Entretien avec Vladimir MARKOVIC.
Article à lire dans son intégralité, publié sous le titre “Vladimir MARKOVIC, l’inquiétante étrangeté” dans l’Hérault Juridique et économique n°2893 du 7 juin 2012.
• La série des Survivantes est frappante, avec ses poupées anciennes mises en scène dans la vie réelle…
V. MARKOVIC : “ En fait, à la base, j’avais récupéré ici et là des poupées abîmées, démembrées. Ces “ survivantes ” symbolisaient pour moi les souffrances endurées par le peuple yougoslave, nos traumatismes. Puis le Musée des Arts décoratifs de Paris m’a passé une commande pour mettre en scène les poupées de sa collection. J’ai donc débuté une seconde série de Survivantes que l’on pourrait intituler Comme un rêve, avec des poupées en bon état. Ces poupées, qui symbolisent la plus totale innocence, sans expression ni rapport au vécu, sont placées dans des lieux réels, comme les endroits de Serbie bombardés par l’Otan, les hôpitaux de Belgrade bombardés eux aussi, un pont… J’ai confronté l’innocence de l’enfance à la réalité des destructions et des villes abandonnées et détruites. Cette série est un hommage à mon pays traumatisé. ”
• Vous avez réalisé d’autres séries de photos depuis…
V. MARKOVIC : “ Oui, Les Correspondances secrètes notamment. Egalement présentés chez Annie Gabrielli, tous les clichés issus de cette série résultent de l’assemblage de deux photographies de tailles inégales et sans lien apparent. J’y crée des assemblages incongrus entre noir et blanc et couleur, vide et plein, intérieur et extérieur. J’aime les émotions qui naissent en moi lorsque je crée ces assemblages. Leurs sujets me parlent et entrent dans la mosaïque de mes pensées. Les Correspondances secrètes sont pour moi comme des haïkus (NDLR : courts poèmes japonais). Ils sont mon écriture plastique, même si, peut-être, leur message n’est pas clair pour tout le monde… ”
• Qu’est-ce qui vous inspire le plus pour créer ?
V. MARKOVIC : “ Absolument tout m’inspire. Je regarde, j’observe… J’ai un rapport interactif avec mon entourage. Je suis à l’écoute du monde, des choses qui peuvent changer la forme visuelle. Je diversifie la forme. ”
• Qu’admirez-vous le plus chez les autres photographes ?
V. MARKOVIC :“ La sincérité et la recherche de vérité ; une approche personnelle profonde qui vient du cœur et qui fait passer un message. C’est pourquoi j’apprécie particulièrement les démarches de Diane ARBUS et d’Henri CARTIER-BRESSON par exemple. ”