Culture & Loisirs

Yi Ling, de l’écriture au dessin à la galerie sétoise Dock Sud

On le sait, les liens entre la galerie sétoise Dock Sud et les artistes…

On le sait, les liens entre la galerie sétoise Dock Sud et les artistes du village chinois de Songzhuang sont étroits depuis 2009, année durant laquelle le galeriste Martin Bez a visité leurs ateliers et décidé de promouvoir en France ces talentueux plasticiens chinois. Depuis, il les reçoit en résidence à Sète des mois durant, exposant ensuite, dans sa galerie et lors de salons d’art contemporain, le fruit de leur travail en France. En ce mois de juillet, il montre à ses cimaises quatorze tableaux du peintre Yi Ling,caractérisés par la profusion des lignes et des images, et par une double lecture, selon qu’on les regarde de près ou à une certaine distance.

Passionné par l’histoire et messager de la rapide évolution de la Chine, Yi Ling est obnubilé par les caractères chinois, car ils représentent la base de sa culture. Un critique d’art avance que ses créations « reflètent l’essence même des arts traditionnels chinois ».

Le docteur Xia Kejun, de l’école des arts libéraux de l’université Renmin de Chine (Pékin), explique le processus de création du peintre : « Tout d’abord, à partir d’une scène ou d’un objet spécifique, il trace des lignes pour obtenir une vue d’ensemble ; ce ne sont que des brouillons, des esquisses qui ne laissent apparaître que l’aspect global, car la forme qui en découle provient de l’objet. Ensuite, sa propre imagination vient recouvrir ce premier jet par des nouvelles formes qui suivent les lignes directrices pour dessiner une nouvelle figure. Il crée une nouvelle forme par déformation de la première réalisation. Cette libre transformation atteint une expression remarquable où l’image -originale se perd pour laisser place à une nouvelle forme. […] Il réalise ensuite de nouvelles modifications pour obtenir de -nouvelles figures. C’est à la fois de la peinture et de l’écriture : le caractère et l’image s’autogénèrent en -fusionnant ».

Xia Kejun évoque ensuite « le vertige insaisissable de l’image » qui saisit le public à la vue des tableaux de Yi Ling : « Plus on rentre dans la peinture, plus le fond et la forme s’effacent, pour laisser place au vertige ».

Les différents niveaux de lecture s’imbriquent et s’entremêlent avec aisance, et le public apprécie le jeu de décryptage de ses images à messages. Au besoin, les titres de ses œuvres, relativement explicites, confortent l’interprétation. En voyant son Projet anticorruption ou sa toile sobrement intitulée Liberté (Freedom), on comprend que la peinture de Yi Ling est loin d’être anodine dans son analyse politico-économique de l’évolution de la Chine.

Virginie Moreau

 

> Dock Sud – 2, quai Aspirant Herber Sète – Tel. : 04 67 74 00 77.

> Visitez aussi l’exposition consacrée au peintre sétois Lucien Puyuelo (1927-2003) à la chapelle des Pénitents Blancs de Mèze, organisée en collaboration avec la Galerie Dock Sud.

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