A Béziers : Leds manifestants du COLBAC agressés
Au cours de la corrida qui a eu lieu le 06 avril à Béziers,…
Au cours de la corrida qui a eu lieu le 06 avril à Béziers, 3 manifestants du COLBAC dont moi-même ont déployé sur le gradin élevé où ils se trouvaient une longue banderole qui proclamait en lettres géantes et en occitan « La tortura es pas nostra cultura ».
Le déploiement de cette banderole a soulevé pendant quelques minutes les clameurs des quatre à cinq cents spectateurs présents dans l’amphithéâtre. Après quoi une dizaine d’entre eux ont couru vers nous, nous ont arraché des mains la banderole et nous auraient rossés sans l’intervention de la police.
L’ agression dont nous avons été victimes est totalement injustifiable attendu que nous ne faisions strictement rien de répréhensible. Munis de billets dûment achetés au guichet de l’arène nous avions le droit d’assister à la corrida.
D’autre part tout spectateur a le droit d’exprimer son opinion sur le spectacle qu’il a contribué à financer. Ce droit est particulièrement reconnu au public des corridas qui ne se prive pas d’insulter les toreros, de les huer et même de leur lancer des projectiles. La « bronca » c-à-d la révolte du public contre le spectacle et ses acteurs est fréquente en corrida. J’ajoute enfin que les clubs taurins ont l’habitude de déployer diverses banderoles pendant le spectacle. Les 3 manifestants du COLBAC ne hurlaient pas, ne gesticulaient pas. Ils exprimaient immobiles et en silence une opinion qui ne contenait aucune insulte. Nous étions donc irréprochables.
Or, au lieu de s’en prendre à nos agresseurs c’est à nous que la police s’en est prise. Elle nous a obligés à quitter aussitôt l’amphithéâtre alors qu’ayant payé notre place nous avions le droit d’assister au spectacle jusqu’au bout. Avant de nous expulser de l’arène la police a confisqué notre banderole (de quel droit ?), a relevé nos identités et nous a fouillés comme si nous étions des malfaiteurs.
Nous tenons à protester officiellement et publiquement contre cette partialité des forces dites « de l’ordre ». Dans les villes « taurines » où les lois de la république décidément sont lettre morte, non seulement on peut en toute impunité dans une arène torturer, massacrer, faire couler le sang animal et le sang humain, mais en plus, quand des citoyens indignés expriment leur indignation par une banderole, même cette innocente protestation est réprimée par des agents de l’Etat. Mais dans quel monde vivons-nous ?
De plus en plus de Méridionaux emploient les mots mafia taurine ou toromafia pour désigner la complicité constante entre les pouvoirs publics et le mundillo, complicité sans laquelle la corrida n’ existerait pas en France. Cette complicité, loin de nous décourager, stimule notre engagement. Soutenus par un nombre toujours plus grand de citoyens, nous intensifierons notre action jusqu’à la victoire.
Veuillez agréer, messieurs, l’assurance de nos sentiments républicains.
Robert CLAVIJO président du COLBAC