Agde : Agnès Descamps, quand le minimalisme s'exprime dans des silhouettes maximalistes

Dans le paysage agathois, avec les Ateliers de la Perle Noire, elle propose au public des œuvres contemporaines, des silhouettes aux courbes généreuses. Dans son atelier en cœur de ville, ses œuvres sont épurées et ne laissent aucune place au superflu. Nous aimons aussi son clin d’œil original aux œuvres emblématiques de l’histoire de l’art, aux artistes comme Molière, Boby Lapointe ou au célèbre Éphèbe d’Agde.

Rencontre avec une artiste plasticienne, peintre-sculpteur de talent.

Agnès Descamps : « Ici, à Agde, ma première œuvre a été une Marianne en bas-relief pour le hall de la mairie Mirabelle puis, en septembre 2019, une grande Naïade dans le cœur de ville, place Cassagne, une toute petite place. Les naïades sont des nymphes d’eau douce. L’idée, était de faire comme si sa chevelure se transformait en eau et descendait jusqu’à l’Hérault, pour rejoindre les flots de la Méditerranée. Mais ma vraie inspiration agathoise, c’est l’ Éphèbe, symbole fort de la ville d’Agde. Ce dernier, a d’ailleurs a été découvert pas très loin de mon atelier, dans l’Hérault. C’est une sculpture en bronze qui est présentée au musée de l’Éphèbe du Cap d’Agde, je l’ai réinterprété à ma façon sous forme de silhouette. Je travaille mes sculptures « silhouette » sous forme de découpes dans le métal ou le plexiglas, les vides ainsi créés permettent la lisibilité de l’oeuvre tout en laissant place à l’imagination. J’ai également réalisé la Vénus de Milo, il suffit de voir le déhanché de la Vénus, pour nous faire penser à l’œuvre originale. Du côté de Bessan, ma sculpture Samothrace marque l’entrée de la pépinière d’entreprises Gigamed. »

Agnès Descamps : « Depuis quelques années, je collabore avec un de mes amis artistes qui s’appelle Hank China. Par exemple, il a peint directement sur l’une de mes sculptures, Le penseur, inspiré de Rodin. Il a un univers très ludique, avec des petites figurines et des couleurs flashy. Ses créations graphiques ont également été imprimées sur ma Vénus en plexiglas. »

Agnès Descamps : « Cette année, la ville de Pézenas a célébré les 400 ans de Molière et les 100 ans de Boby Lapointe. J’ai eu la chance de pouvoir créer deux grandes sculptures, des portraits géants de Molière et Boby. Une réduction de ma sculpture Molière a été offerte à la Comédie-Française par la ville de Pézenas et est maintenant installé dans la bibliothèque-musée de cette célèbre institution. Des marque-pages, répliques de mes portraits, ont également été créés et offerts à l’occasion des inaugurations.  Ils sont désormais en vente à l’office de tourisme de Pézenas et du Cap d’Agde »

Agnès Descamps : « J’ai créé une sculpture monumentale pour le Centenaire du Territoire de Belfort, les 100 ans d’un territoire unique, le territoire du lion, un lion qui s’impose devant le nombre 100 en clin d’oeil au logo du centenaire. J’y ai associé une silhouette de cycliste pour matérialiser le franchissement du premier col gravit par le Tour de France en 1905 : le Ballon d’Alsace.  Cette œuvre a été inaugurée fin juillet au sommet de ce col à l’occasion du passage du Tour de France féminin.  Elle est réalisée en acier Corten. »

Agnès Descamps : « Le Territoire de Belfort est un ancien fief Grimaldi. Au mois de juin, lors de la 3ème rencontre des sites historiques j’ai eu l’opportunité de présenter mes sculptures silhouettes sur la Place du Palais. Le département du Territoire de Belfort, m’avait demandé de créer et de réaliser un cadeau pour le Prince Albert de Monaco. J’ai eu l’idée de faire son portrait découpé en métal devant le palais. Il a beaucoup apprécié, et était vraiment très ému par ce cadeau. »

Agnès Descamps : « Je réalise aussi des dessins sculptés, sur du placoplâtre, je dessine au fusain et je travaille à l’acrylique sur la surface du papier, ensuite je sculpte au cutter dans la matière. Cela permet de créer, suivant la lumière de la journée, des vibrations sur l’œuvre. C’est un travail que j’affectionne particulièrement. »

Agnès Descamps : « Je réalise également des miniatures de mes sculptures monumentales, sous forme de silhouettes en plexiglas. Avec différentes couleurs, satinée, brillantes, elles sont toutes signées et numérotées. Cela permet de faire des petits cadeaux, puisque les prix sont beaucoup plus abordables. Cela démocratise un peu l’art. ».

Agnès Descamps : « En juin, je suis passée du N°8 au N°6 rue Honoré Muratet. Même si ce n’était pas loin, le déménagement était quand même conséquent. C’est un très bel espace, je suis très heureuse d’être ici. C’est plus spacieux, à la fois pour présenter mes créations mais aussi pour travailler. D’ailleurs, je vais faire une inauguration, le vendredi 4 novembre. Je vous invite donc à venir découvrir mon nouveau lieu de création de 16 h à 20 h. »