AGDE - Le Peyrou : nécropoles des “Indigènes” et des “Grecs”: visions croisées de l’au-delà

Plus de deux cent tombes, des milliers de vases, des centaines de dépôts métalliques et de viatiques alimentaires, c’est ainsi que se sont présentées sur le terrain les deux nécropoles superposées du Ier âge du Fer et grecque du Peyrou à Agde.

Découvertes par Michel Adgé en juillet 1977, fouillées entre 1977 et 1978 par une équipe dirigée par André Nickels, la partie “gauloise” a été publiée en 1989 dans une monographie fondatrice pour l’étude des sépultures à incinération, aussi bien dans le domaine de l’architecture funéraire que pour l’étude par Henri Duday des restes humains brûlés.

C’est à la présentation de l’ouvrage de Bernard Dedet, directeur de recherches au CNRS, et de Martine Schwaller, conservatrice du Patrimoine, “Grecs en gaule du sud, tombes de la colonie d’Agathè ” consacré à l’étude de la nécropole grecque qu’ont été conviés les agathois le jeudi 3 mai dans les locaux de l’office du tourisme d’Agde. Les deux nécropoles du Peyrou sont désormais entièrement étudiées et publiées.

 À cette occasion, le Groupe de Recherches Archéologiques d’Agde propose jusqu’au début du mois de juin une exposition qui présente en quelques panneaux et en une quarantaine d’objets choisis les changements des pratiques funéraires survenus au Peyrou au cours des VI^ème – IV^ème siècles av. J.-C., période qui voit les colons grecs, après une phase de contacts plus ou moins épisodiques, s’implanter durablement dans notre région avec les créations de Béziers, Marseille, Ampurias et Agde. Ces changements profonds dans les conceptions de l’au delà et d’une éventuelle “vie après la mort” se lisent remarquablement dans le traitement funéraire des défunts et dans les objets déposés dans les tombes.

Rappelons enfin que la qualité des objets exposés, en particulier certains vases, permettent à ceux qui le désirent une visite strictement visuelle et artistique : nous avons dans ces tombes le travail de véritables artistes !