BESSAN - Les Bessanais rassemblés et unis pour rendre hommage aux victimes de Nice
De nombreux Bessanais se sont rassemblés vendredi 15 juillet 2016, à 21h, devant la…
De nombreux Bessanais se sont rassemblés vendredi 15 juillet 2016, à 21h, devant la place de la République afin de rendre un hommage aux victimes de l’attentat de Nice.
Avec des mots dignes et émouvants, le maire de Bessan, Stéphane Pépin-Bonet, a permis de fédérer la population qui déposait fleurs et bougies par la même occasion.
Le discours du maire de Bessan, Stéphane Pépin-Bonet :
DEUIL NATIONAL – ATTENTAT DE NICE
VENDREDI 15 JUILLET 2016
Place de la République
Hier, le jour de la fête nationale, ici même devant notre Marianne, je rappelais que les temps actuels résonnaient d’intégrisme. Quelques heures plus tard, à l’occasion du feu d’artifice de la ville de Nice, cet intégrisme a encore frappé.
Un illuminé, un de plus, a une nouvelle fois semé la terreur en écrasant le public venu assister aux festivités nationales et touchant ainsi la France lors du 14 juillet, jour choisi évidemment pour le symbole qu’il représente.
Les Françaises et les Français sont une nouvelle fois sous le choc, après les attentats perpétrés à Paris ou ceux qui émaillent régulièrement l’actualité en Europe, aux Etats-Unis, en Asie ou au Moyen-Orient. Car il y a eu Paris, Tunis, Bagdad, Ankara, Orlando, Bruxelles…
Je suis particulièrement peiné d’intervenir à nouveau devant vous, de redire les mêmes mots ou presque, d’avoir le même sentiment d’écœurement face à ces actes tout aussi abjects que lâches.
84 innocents de plus, dont de nombreux enfants, tués car nous représentons tout ce qu’ils ne seront jamais : des amoureux de la vie et du bien vivre ensemble.
Mais il nous faut être là, droits, fiers, car peu importe nos idées et nos convictions… la France et les Français sont touchés en plein cœur. Ils sont encore victimes d’un terrorisme aveugle qui malheureusement tend à se banaliser. Face à cette tragédie, nous devons garder la tête haute et réagir en conséquence.
L’union, et non la division, sera notre force pour mettre en avant nos libertés.
J’entends, ici ou là, de l’exaspération, de la colère, d’une puissante tentation que le pays ne se divise. Quelquefois, certains de ces sentiments nous transpercent, tant les événements sont forts, les vies sont brisées et le sentiment d’impuissance se fait de plus en plus grand.
Beaucoup de questions sont présentes dans les esprits de nos compatriotes : comment éradiquer ce fanatisme au niveau mondial ? Les moyens engagés sont-ils suffisants ? Les actions entreprises sont-elles à la hauteur ? Les dirigeants de tous les pays ont-ils pris les bonnes résolutions ?
En cet instant d’émotion et de recueillement, je ne rentrerai absolument pas dans ces schémas politiques qui depuis ce matin font de certains de nos responsables nationaux, de tous bords, des polémistes en puissance, sans rien régler pour autant.
Je me refuse de rentrer dans ces polémiques stériles. En qualité de maire, au-delà même de mes propres convictions, je suis présent devant vous pour vous inviter à vous rassembler autour de nos valeurs républicaines.
Je peux comprendre que certains aient besoin de se taire et d’autres de parler ; que certains aient besoin de pleurer et d’autres de crier ; que certains soient porteurs de solutions et d’autres de débats… mais surtout, écoutons-nous et que la libre expression soit de rigueur, car c’est bien cela que nous voulons tous : être libres alors que la liberté est bafouée par des fondamentalistes.
Chacun avec ses propres sensibilités doit comprendre que nous devons faire face ensemble, sinon nous sombrerons tous ensemble. Les terroristes, avec de nouvelles méthodes et des actes désormais isolés, cherchent à diviser pour mieux régner ou plutôt pour mieux tuer. 250 vies françaises ont été retirées en un an par le terrorisme.
Comme je le disais déjà après les événements de Charlie Hebdo ou du Bataclan, il n’y a pas de mots assez forts pour exprimer la peine collective que nous ressentons face à cette violence sanglante et inhumaine.
C’est à nous de mettre en avant nos valeurs républicaines face à ces fanatiques, avec fermeté mais aussi avec sérénité et courage.
S'il faut s'unir, il faut aussi aujourd'hui de la fermeté et surtout des résultats. Des actes forts du monde politique et l'engagement de toutes les énergies, militaires comme civiles, sont particulièrement attendus par tous les français pour éradiquer ces barbares.
En novembre dernier, sur la place de la Citoyenneté toute proche, je disais que si rien n'était mis en œuvre dans la concorde nationale et que si rien n’était fait avec résultats, nous serions encore là pour pleurer la mort de concitoyens innocents.
Je disais aussi qu’il ne fallait absolument pas changer notre mode de vie et nos habitudes. Nous devons rester debout et surtout rester nous-mêmes en continuant à assumer notre identité collective, c'est-à-dire l'identité de citoyens attachés, pour eux-mêmes comme pour l'humanité entière, à la liberté, à l'égalité et à la fraternité. Attachés à notre art de vivre passionnément en paix.
Les services préfectoraux viennent de demander aux maires de suspendre les manifestations festives durant le deuil national de trois jours qui débute demain.
En conscience et responsabilité, j’ai toutefois demandé aux différents partenaires concernés de maintenir leurs initiatives en l’état, tout en restant vigilants et en améliorant la sécurité. Ce n’est pas à nous, citoyens et acteurs publics, de changer notre façon de vivre.
Les extrémistes et les fondamentalistes ne feront pas plier la France, de la capitale jusqu’au moindre petit village.
Cela serait également un manque de considération pour les bénévoles qui s’investissent au quotidien pour le bien vivre ensemble. J’ai donc ainsi demandé aux organisateurs de faire systématiquement respecter un moment de recueillement envers les victimes et leurs familles.
Bien-sûr nous sommes blessés et les blessures sont profondes. Nous ferons mieux qu'y survivre : nous continuerons à vivre. A vivre en honorant nos idéaux, en souscrivant à nos valeurs et en assumant notre culture. A vivre dans la paix et dans le respect.
Bessanaises, Bessanais, je vous invite par une minute de silence à nous recueillir en pensant aux victimes, à leurs proches, et en gardant à l’esprit cette citation de Pablo Neruda : « Ils pourront couper toutes les fleurs… ils n’empêcheront jamais le Printemps ».
MINUTE DE SILENCE
Je vous remercie d’être venus si nombreux.
Pour terminer sur l’affirmation de notre unité et de nos valeurs communes, je vous invite à chanter la Marseillaise.