CAP d'AGDE - Vingt huit à l’heure : Un conseil grande vitesse - Compte Rendu de Conseil Municipal par Antoine Allemand

Vingt huit à l’heure : un conseil grande vitesse

Cinquante six questions expédiées entre dix huit et vingt heures, c’est le nouveau record de vitesse battu ce 29 juin en conseil municipal; il est vrai que le temps était plutôt aux vacances et qu’Allemagne- Italie débutait avant 21 heures.

Comme les réunions sont de plus en plus espacées, l’ordre du jour est de plus en plus indigeste et notre maire a de plus en plus hâte qu’il soit épuisé.

Ainsi nos conseillers ont passé la soirée à cliquer leurs votes. La plupart du temps ils en étaient à chercher la « bonne réponse » à une question donnée alors que la question suivante était déjà « bouclée ».

Ainsi, nous avons eu droit à plusieurs « rappels à l’ordre » de la part du maître de séance aux élus retardataires et quelques jolies remarques : à une conseillère de la majorité exposant la question qu’elle avait en charge « Mais personne n’écoute… » « Mais si, mais si, continuez tout le monde écoute… »; à un autre « Excusez moi, je vous ai coupé le sifflet (sic) »

Il y eu quand même quelques moments forts…Ce qui veut dire que les autres ont été excessivement faibles.

Une concertation à durée et géométrie variable :

Gilles d’Ettore annonce le lancement d’une « désormais véritable concertation » sur la ZAC (la bien nommée zone d’aménagement concerté)  de l’Ile des Loisirs. Lancée « à partir du 1er Août », elle pourrait durer un mois (minimum annoncé dans l’ordre du jour) voire « quatre, cinq, six …car beaucoup de locataires saisonniers…tout le monde…ont leur mot à dire ».

Il s’agit pour le maire de « créer un nouveau pôle touristique résidentiel, favoriser l’installation de nouveaux commerces de proximité, reconfigurer et moderniser les équipements privés qui font l’attractivité de la station en matière d’offre de loisirs, valoriser de nouveaux espaces publics intégrés à l’environnement portuaire et faire un maillage des infrastructures pour mieux gérer les flux de circulation. »

Les élus d’opposition s’accordent tous à dénoncer une « concertation » bien tardive alors que le projet de l’architecte Jean Nouvel a été exposé avec roulements de tambour depuis bien des mois.

Henri Couquet :

« Le choix est contradictoire : actuellement se développent des activités de loisirs  et vous envisagez une forme d’urbanisation. C’est un mélange incompatible sinon explosif… » Quelle concertation alors que « vous faites déjà des achats de murs commerciaux et de fonds de commerce » ?

Florence Denestebe :

« …En juin 2011 vous faites voter un droit de préemption renforcé et faites l’acquisition du Cotton Club ; depuis trois autres commerces changent de main sans préemption. Quelle est la logique de vos interventions ?…

Prôner la concertation est une figure de style : la concertation est obligatoire ».

Le choix de l’architecte avant le processus de concertation est « incompatible avec le code d’urbanisme »…

Les activités de loisir entraînant des nuisances pour les résidents, elles devaient être déplacées « Où donc puisqu’ il n’est pas question d’une ZAC pour les loisirs ? »

Réponse du maire :

«  Nous ne naviguons pas à vue, nous avons des orientations quasiment prêtes (sic) …Je ne vois pas en quoi cela peut gêner. »

Au sujet de nouvelles installations de loisirs : « Le grand huit ? : Le Luna Park est très concurrencé…Tous les manèges sont démontables » (NDLR : ce sont les gens d’AGATHE qui vont être heureux de l’apprendre).

Quant au choix de Jean Nouvel : « Il faudra que le projet soit finançable…trouver des investisseurs… »  Jean Nouvel, ce n’est pas pour se faire plaisir « Avec Jean Nouvel, les investisseurs viennent de suite… »

Chiche, si on attelait Jean Nouvel au centre ville ?

Un contribuable à gros potentiel :

Demande de garantie d’emprunt de la SODEAL pour le camping de Baldy (1,1 million d’euros)

Henri Couquet : souligne la « complexité à gérer à la fois équipements privés (Baldy) et équipements publics. » La commune se portant garant, le contribuable agathois peut être concerné en cas de défaillance de l’emprunteur.

Réponse pleine de suffisance de S. Frey : « Les fonds propres de la SODEAL sont de plus de 2 millions d’euros » sous-entendu, la SODEAL peut faire face. (et ils sortent d’où les fonds propres de la SODEAL ?)

Henri Couquet s’obstine : « Le contribuable peut être potentiellement affecté »

« Très potentiellement » conclut d’Ettore.

Les hérault du cinéma n’étaient pas dans la salle :

Un sympathique auditeur ayant empoigné sa caméra pour fixer sur la pellicule ces moments inoubliables se fait vertement rappeler à l’ordre : «  Pour filmer, il faut demander une autorisation au maire » …

Et aller retirer son invitation à l’Office du Tourisme…

Sans commentaire en séance :

Requalification du centre port du Cap d’Agde «  des fissurations anormales du basalte » sont apparues. « A cause du grand froid » est-il précisé sans que cela ne fasse rire personne.

La collectivité « se réserve le droit de faire reprendre les travaux. »

Euh…Aux Chinois ?

« Les locaux de l’Ecole de Musique sont devenus trop étroits »… Il n’aura pas fallu bien longtemps. Et comme c’est ce qui avait motivé le déplacement de l’Ecole de Musique des anciens bains douches à la place Conesa, on ne peut que se féliciter de la vision futuriste de nos élus quant au choix du bâtiment.

Dommages collatéraux :

Pour cause de cumul de mandats et de dépassement du montant des indemnités, le député maire président d’agglo avait renoncé à ses émoluments de premier magistrat au bénéfice de ses adjoints et conseillers.

Aujourd’hui, « Tout le monde connait le résultat des dernières élections, je vous propose de récupérer mes indemnités de maire ».

L’aura même pas attendu, le résultat d’un éventuel recours. Dommage pour ses équipiers…

Les batteries à plat :

A tout seigneur, tout honneur, à Gilles d’Ettore le mot de la fin : « Je finis avec les piles HS…Je vous souhaite à tous de bonnes vacances. »

Finalement, c’était trop épuisant le rôle de Député…

                                                                                                                      Antoine Allemand