Sports — Castelnau-le-Lez

Castelnau-le-Lez : un père et sa fille courent le Marathon des Sables pour aider à financer un fauteuil roulant

Le 37e Marathon des Sables se tiendra du 21 avril au 1er mai dans le sud du désert marocain. Une jeune Castelnauvienne de 22 ans et son père relèveront ce challenge au profit d'une bonne cause : ils ont ouvert une cagnotte pour financer un fauteuil de handisport (lien vers la cagnotte en bas de l'article).

Un défi familial, une occasion de partages

Lucille Canet a le goût de l’effort. Il lui est venu de son amour pour la danse classique de haut niveau, qu’elle a pratiquée pendant de nombreuses années. Après avoir arrêté, elle a commencé à courir de façon régulière avec son père, adepte depuis toujours de la course à pied, et qui a participé au Marathon des Sables en 2014. “Pendant deux ans, j’ai couru sans objectif, pendant mon temps libre. Mais depuis un an je m’entraîne avec la volonté de participer au Marathon des Sables. Mon père m’a raconté l’expérience hors du commun qu’il a vécue en 2014. Son récit m’a attirée. Je l’ai poussé à participer de nouveau à cette course, mais cette fois-ci avec moi. Il a relevé le défi en juillet 2022. Pour moi il s’agit d’un sport nouveau ; c’est ma toute première participation à une course”.

Côtoyer l’extrême

Le Marathon des Sables est connu pour être une course particulièrement éprouvante, notamment du fait de la chaleur. Les températures avoisinent les 40 à 50° C. Les sportifs parcourent 250 kilomètres en sept jours, en autonomie, c’est-à-dire qu’ils portent leur chargement sur le dos. Seule l’eau leur est fournie, mais de façon rationnée. Leur sac à dos doit impérativement contenir un sifflet de survie, de la crème solaire, un stick à lèvres, un couteau, un miroir, une couverture de survie, un sac de couchage, une pompe à venin, une épingle à nourrice, un criquet à mèche et de la nourriture lyophilisée à hauteur de 3 000 à 4 000 kg/calories par jour.

Le Marathon des Sables comporte 5 étapes plus une sixième à visée humanitaire. Durant les trois premières étapes, les coureurs parcourent entre 34 et 39 km par jour. La 4e étape est de 80 km en deux jours. La dernière consiste en un marathon. La 6e étape, étape de charité sur 10 km, rassemble les participants et des personnes extérieures autorisées.

“D’après ce que tout le monde dit, le plus difficile à supporter lors de cette course à part la chaleur, ce sont les douleurs aux pieds. On porte des guêtres pour que le sable n’entre pas dans les chaussures. Le soir, des médecins percent les ampoules des participants. L’autre difficulté est qu’il n’y a ni toilettes ni douche mis à la disposition des coureurs. Donc il faut s’organiser en fonction”, commente Lucille.

Quand on lui demande ce qui a bien pu la séduire dans cette épreuve de force, Lucille explique avoir été attirée par le dépassement de ses limites : “Je veux sortir de ma zone de confort et savoir mentalement jusqu’où je suis capable d’aller. Je souhaite partager ça avec mon père. C’est une aventure humaine, l’opportunité aussi de vivre une expérience qui n’appartienne qu’à nous”.

Un entraînement spécialement pensé

L’entraînement n’est pas de tout repos non plus, souligne Lucille : “Au début, on courait en général 10 km au minimum 5 fois par semaine. Il y a eu plusieurs sorties courues ou de renforcement musculaire – c’est très important – ou de la course fractionnée pour faire monter le rythme cardiaque. Nous ne nous mettions pas trop de pression. Puis nous sommes passés à deux sorties par jour 6 fois par semaine, le matin et le soir. Actuellement, à trois semaines de la course, notre rythme est plus calme pour que nous n’arrivions pas sur la ligne de départ en étant épuisés. Nous courons de manière moins intensive, à raison de 10 à 14 sorties par semaine”.

Un jeune méritant

Le duo ne court pas pour la beauté du geste mais pour une noble cause : aider à financer le fauteuil roulant handisport du Melgorien Clément Miranda, un jeune de 24 ans victime d’un accident de chantier le jour même de son embauche par une entreprise du BTP, le 3 mai 2021. “Il a fait des études dans le tourisme puis a travaillé pour une entreprise qui a fermé à cause du Covid. Etant actif de nature, Clément a voulu faire quelque chose de ses journées en attendant de retrouver un emploi dans le tourisme. Lorsqu’il a été recruté par une entreprise du bâtiment, malheureusement, son destin a basculé : le toit sur lequel il travaillait s’est effondré, et deux de ses vertèbres se sont brisées. Clément est devenu paraplégique incomplet, ce qui signifie qu’il peut se déplacer, mais uniquement avec des béquilles ou en fauteuil roulant” détaille Lucille.

Clément Miranda ajoute : “huit mois après mon accident, je me suis inscrit à un programme qui s’appelle La Relève”. Avant son accident, il avait fait seize ans de football et un an de tennis. Privé de ses jambes, il a souhaité faire du tennis en fauteuil et a pris sa licence dans un club au Grau-du-Roi pratiquant le paratennis. “La Relève est un programme pour que le comité paralympique trouve les futurs sportifs de haut niveau paralympique. J’ai été retenu pour y participer en avril 2022, donc onze mois après mon accident. Et j’ai fait mon premier entraînement pile un an après mon accident. Ensuite j’ai vraiment démarré sérieusement en septembre 2022, donc ça fait six mois que j’en fais sérieusement”. 

Clément Miranda
Clément Miranda

Le jeune homme affiche ses ambitions sportives : “Mon objectif est de progresser dans le classement national dans un premier temps, et par la suite participer à des tournois internationaux, et pourquoi pas rejoindre un jour l’équipe de France si je suis assez performant”. D’un mental d’acier, il vise sur le long terme les championnats de France, les championnats du monde ou encore les jeux paralympiques.

Courir pour une bonne cause

Mais un fauteuil roulant adapté au handisport coûte cher à l’achat. Il faut compter 6 500 euros. Il doit posséder un cadre rigide, être ultra-léger, très maniable, permettre des démarrages rapides, avoir des pivots performants et une parfaite stabilité grâce à des réglages personnalisés (carrossage des roues, assise et positionnement). Il doit être équipé d’accessoires optimisant la performance. Un joueur lui a prêté son fauteuil, mais Clément en a besoin d’un qui soit adapté à sa taille et à son poids.

“Nous courons pour lever des fonds via l’association ‘Espoir orange et Rêve bleu’ du MHSC. Médiatiser notre course et notre engagement pour Clément permet de mettre un coup de projecteur sur ce jeune homme pour récolter des fonds afin qu’il ait le fauteuil grâce auquel il pourra atteindre ses objectifs sportifs”, détaille Lucille.

Un compte TikTok et une cagnotte en ligne

La jeune fille a donc créé le compte TikTok @unecoursepourclement pour inciter la France entière à contribuer à cet achat. Lucille explique : “Nous voulons associer effort physique et humanitaire. Nous relevons tous les trois un défi sportif. C’est pourquoi on verra des vidéos de Clément expliquant son accident, des vidéos de lui en train de faire du paratennis, une vidéo de mon père et moi évoquant la course… Mon père et moi serons accompagnés sur place par le vidéaste Teddy Desgranges, qui nous filmera au jour le jour et postera des vidéos Vlog de la course chaque jour. Au retour, une longue vidéo retracera notre périple”.

Une cagnotte en ligne (accessible via le lien https://espoirorange.mhscfoot.com/faire-un-don-particulier) permet d’effectuer un don. “Il n’y a pas de petit don quand il s’agit de changer la vie de quelqu’un”, commente Lucille, qui ajoute que toutes les participations, même modestes, seront les bienvenues. Chaque don est assorti d’une réduction fiscale ou d’un crédit d’impôt de 66 %. La cagnotte sera close le 1er mai 2023, dernier jour de la course.

“En participant à cette course extrême, je veux défendre la cause d’une personne qui le mérite et donner un impact au geste sportif en le prolongeant sur le plan humain par cette récolte de fonds”, conclut Lucille, confiante.

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