Combas, en pleine "Mélancolie à ressorts" au Carré Sainte-Anne de Montpellier
Robert Combas est un génie indomptable qui poursuit quoi qu’il arrive son chemin, éclairé…
Robert Combas est un génie indomptable qui poursuit quoi qu’il arrive son chemin, éclairé par on ne sait quelle lumière mystérieuse. Un génie qui n’hésite pas à se sacrifier pour son art – “La peinture m’a bousillé les jambes”, dit-il – et à le nourrir de paradis artificiels pour retranscrire une impression d’élévation. Spirituelle, la peinture de Robert Combas l’est sans aucun doute, mais, modère-t-il, “elle n’est pas religieuse”. Quel plus beau écrin pour son art, dès lors, que le Carré Sainte-Anne, église néogothique du XIXe siècle, désacralisée et transformée par la Ville en espace d’expositions ? L’osmose entre les œuvres et le lieu est parfaite…
Des « tatouages académiques » en noir et blanc et des crucifix païens à Sainte-Anne
On connaissait surtout ses toiles en couleur, et voilà que Robert Combas a choisi de parer le Carré Sainte-Anne de tableaux et papiers peints en noir et blanc ! Ce recours au noir et blanc a inspiré une partie du titre de l’expo, La Mélancolie à ressorts. Certains tableaux sont néanmoins auréolés de quelques giclées de couleurs rappelant celles des vitraux qui surplombent les œuvres. Car l’artiste s’est imprégné du lieu pour y créer des tableaux sur mesure. Il a peint, spécialement pour ce lieu « magique », de nouveaux Tatouages académiques (à la base, cette série consiste à peindre par-dessus des dessins académiques réalisés par les élèves des Beaux-Arts). Combas livre des peintures monumentales représentant notamment des sculptures connues de l’histoire de l’art, présentées comme dans des niches. La scénographie qu’il a imaginée pour le lieu met en exergue, sur les cimaises latérales, ses peintures, accrochées sur un papier peint répétant à l’infini ses fameux crucifix païens.
Un autre mur est entièrement recouvert d’une installation formée d’une multitude de crucifix réalisés par l’artiste avec des tubes de peinture et des pinceaux usagés ou avec d’autres objets. Le motif du crucifix, on le voit, est récurrent dans l’œuvre de Robert Combas. Pour sa part, une sculpture monumentale de Vénus, réinterprétée en Isis, portant sur sa tête un galion, semble régner en maîtresse sur le Carré Sainte-Anne. Déjà vue au Mac de Lyon, lors de la rétrospective Greatest Hits de Combas, elle accueille, imperturbable, les visiteurs…
Virginie MOREAU
> A noter : une conférence de Michel Onfray, qui a consacré à Robert Combas un passionnant ouvrage intitulé Transe est connaissance, un chamane nommé Combas, se tiendra durant l’été.
> Carré Sainte-Anne – 2, rue Philippy – Montpellier – Tel. : 04 67 60 82 11.
> Visites guidées tous les dimanches à 11h, 14h30 et 16h. Inscription sur visites@ville-montpellier.fr et par téléphone au 04 67 66 88 11.