Combat contre la décharge et défense du patrimoine.. Par Michel SABATERY
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Combat contre la décharge
et défense du patrimoine.
Coup de chapeau.
Nous lisons dans le bulletin municipal de février 1997 (premier mandat Raluy) : « Coup de chapeau – depuis plus de trois ans, des Bessanais sont mobilisés contre la décharge de Montblanc : adhésion à Bessan Environnement, manifestations, distribution de tracts, banderoles, tout ceci dans le calme mais avec détermination. Soyons assurés que s'ils n'avaient pas été là, une décharge géante serait déjà installée aux portes de Bessan.»
A la lecture de cet éloge, dû à la plume de monsieur Raluy, on se dit qu'on a bien fait de manifester une quinzaine de fois. On peut se demander pourquoi monsieur Raluy a été absent pendant les 13 premières manifestations. A ces multiples occasions, des Bessanais expatriés ont fait des centaines de km, pour être à nos côtés. On peut se demander aussi pourquoi, depuis 2009, il n'y a plus de manifestations, alors que monsieur Raluy et monsieur Pépin-Bonet sont à la tête de la commune !
Abandon des actions de masse.
Les manifestations à répétition, les tracts, les banderoles, ont eu le mérite de mobiliser les Bessanais, Montblannais, Viassois, Saint-Thibériens, Agathois, etc, dans un même combat, afin de bien faire comprendre aux décideurs que nous étions pour une autre solution et que nous ne nous laisserions pas faire.
Entre 2007 (début du deuxième projet de décharge) et 2008 (fin du deuxième mandat Raluy), Gilles Canitrot, adjoint au maire, a organisé régulièrement des manifestations.
On peut s'étonner qu'au troisième mandat d'autres élus n'aient pas suivi. Vous souvenez-vous de la date de la dernière manifestation organisée par messieurs Pépin, Raluy et Gaudy (responsable du comité de défense ?
Historique du combat contre la décharge.
C'est à la fin octobre 1993, que Denis Coutarel, Bernard Vidal et moi-même (Michel Sabatéry) avons été informés, par des Montblannais, d'un projet de décharge géante concocté par Louis Nicolin. 150 hectares de terrains réservés ; projet de construction de voie ferrée reliant la ligne Vias-Bessan à la décharge, etc. Documents à disposition pour les sceptiques.
Dans les jours qui ont suivi, j'ai organisé une réunion. But : préparer une première manifestation (à mes risques et périls car Bessan Environnement n'existait pas encore). Une dizaine de Bessanais sont venus au rendez-vous. D'autres réunions ont suivi et la date de la première manifestation a été fixée au 14 novembre 1993.
La manifestation a été un énorme succès. Nous avons eu droit à la télévision ; et plus de 1000 manifestants sont venus dire non au projet. A tel point que les élus de Bessan et quelques autres, ont pris le train en marche.
La semaine suivante, la manifestation organisée par des Montblannais a rassemblé 1500 manifestants. Nous avons eu droit à des maires, des conseillers généraux, des députés, la télévision pour la deuxième fois, etc.
D'autres manifestations ont suivi, toutes aussi populaires. La plupart ont été filmées. Vous les découvrirez sur le blog : michelsabatery.canalblog.
Les 15 manifestations se sont déroulées dans le calme. Trois incidents à ma connaissance : 1/ le maire de Bessan (de l'époque) qui, monté sur une estrade, pour tenter de récupérer le mouvement, s'est fait huer par la foule. 2/ Plusieurs plaintes contre moi, dont une du président du SIVOM (premier adjoint de Bessan), pour un pneu de la benne de Bessan dégonflé. 3/ Un coup de poing, donné par un inconnu, sur le journaliste d'un grand journal régional. Ce dernier, présent à la sous-préfecture lors d'une réunion rassemblant élus, ingénieurs de Nicolin, opposants à la décharge, etc, avait ensuite écrit « Suite aux explications des ingénieurs de Nicolin, les opposants à la décharge sont maintenant favorables » ; alors que les opposants dont je faisais partie, avaient dit exactement le contraire.
Quelques élus informés.
Certains, parmi les principaux élus bessanais, étaient informés du projet Nicolin et l'avaient caché à la population pendant près d'un an et demi. Document à disposition. Leur but, et celui de quelques autres élus de communes voisines, était de prendre de vitesse Nicolin, en implantant une décharge dans la garrigue de Bessan. Garrigue située autour de la décharge du SIVOM.
Prendre les conseillers municipaux pour des imbéciles.
Lorsqu'il s'est agi de dire Oui ou Non à la décharge cantonale du SIVOM, qui au départ n'était prévue que sur 3,5 hectares, avec couverture quotidienne des déchets, nous étions deux à être réticents ; jusqu'au jour où le maire de l'époque, invité à Londres pour visiter une décharge et voir travailler un tracteur à pieds de mouton, est revenu en disant : « C'est formidable, on a vu un engin qui écrase les déchets ; à la fin
tu obtiens du terreau que tu peux mettre dans les géraniums ».
Quelques années après, le même maire de Bessan et deux adjoints ont pris, encore une fois, les conseillers municipaux pour des imbéciles, leur faisant croire que le SIVOM du canton d'Agde était obligé d'acheter 15 hectares de garrigue pour éviter des nuisances aux riverains de la décharge. J'étais élu. J'ai posé la question : « Les 15 hectares, ça ne serait pas pour agrandir par hasard ! ». On m'a évidemment juré que Non ; on m'a reproché de faire un procès d'intention ; bref de polémiquer.
Evidemment, comme à chaque fois, comme un peu partout dans cette France qui se gargarise de démocratie, les conseillers ont suivi le chef. Finalement, suivre le chef, ce n'est pas si bête que ça. Ce sont les chefs qui distribuent les sucettes.
Un procédé courant.
Prendre les conseillers municipaux pour des imbéciles, est un procédé courant. Par exemple, au deuxième mandat Raluy (premier mandat Pépin-Bonet), on a fait voter les élus pour l'achat d'un terrain à Saint-Claude, en expliquant bien que le but était de le conserver en espace naturel (Voir document).
Mandat suivant (troisième pour Raluy, deuxième pour Pépin), on envisage de prendre une partie de ce terrain pour la construction d'un lotissement (voir enquête publique).
Fidèle à un homme ou fidèle à un village ?
Demain, vous allez avoir à choisir entre ceux qui défendent le village et ceux qui disent à longueur d'articles qu'ils aiment leur village.
En quelques années, pour avoir voulu rester fidèles à des hommes, vous avez laissé construire une station d'épuration au plus mauvais endroit, laissé construire un barrage en béton sur le moulin et perdu ce dernier, laissé construire un collège au mauvais endroit, laissé partir l'hôtel particulier de la rue de l'Opéra pour une bouché de pain, etc.
Voter Pépin-Bonet, c'est perdre, demain, le volcan de Saint-Claude (seul espace vierge accessible à pied depuis les écoles) et l'oppidum de la Monadière (un site historique unique).
Alors, je vous pose la question : Un homme vaut-il qu'on lui sacrifie le patrimoine ?