Culture / Perpignan : Valerio Adami, une poétique de la mémoire
Jusqu’au 5 avril 2015, le centre d’art Acentmètresducentredumonde de Perpignan propose une exposition dédiée…
Jusqu’au 5 avril 2015, le centre d’art Acentmètresducentredumonde de Perpignan propose une exposition dédiée au peintre italien octogénaire Valerio Adami, reconnu sur le plan international en tant que membre de la Figuration Narrative, et présent dans les collections permanentes de structures prestigieuses : Centre Pompidou, Musée d’art moderne de la Ville de Paris, Fondation Maeght, Fondation Miro de Barcelone…
Naissance du projet
Le directeur du centre d’art, Vincent Madramany, explique avoir ce projet d’exposition en tête depuis une dizaine d’années. « Mais la production de Valerio Adami par rapport à ses ventes n’est pas énorme. Réunir une vingtaine de tableaux n’était pas une chose aisée. Camilla, l’épouse de Valerio Adami, et le commissaire d’expo espagnol Javier Molins ont contribué à mettre en place le projet. Finalement, Valerio Adami a réalisé des tableaux spécialement pour cette exposition, et la fondation de Monaco a prêté des œuvres des années 1980 et 2000. Sur les 23 toiles, il y a 60 % de moyens et grands formats ». On se souvient d’ailleurs que, dès les années 1980, Valerio Adami a signé de nombreuses peintures murales monumentales pour des bâtiments publics, dont la salle des Pas Perdus à la gare d’Austerlitz à Paris en 1992 et le foyer-bar du théâtre du Châtelet en 1988. La grandeur est loin de le rebuter.
Une Figuration Narrative cubisante
Pour le peintre Valerio Adami, « l’élan narratif est essentiel ». Vincent Madramany indique : « La Figuration Narrative est un mouvement qui rassemble des peintres engagés socialement et politiquement, de gauche, comme Erró, Rancillac, Fromanger, Monory, Adami et d’autres. L’engagement politique d’Adami est moins explicite que pour Erró et Fromanger. Son style est plus poétique et subtil. Je dirais même lyrique ». En témoignent les titres de ses peintures : L’Enchantement du Lac, Quatre dans un coucher de soleil ou encore La passion de la cible.
Une poétique de la déconstruction
Ses contrastes de couleurs sont puissants. Avec ses aplats de couleurs franches cernés par d’épaisses lignes noires, vus de loin, les tableaux à l’acrylique de Valerio Adami pourraient presque être confondus avec des vitraux. Car le peintre vise l’économie de moyens. Il envisage chaque image via le prisme d’un certain cubisme. D’où l’impression de dualité qui se dégage des visages par exemple, comme si des masques s’en détachaient. Le peintre affectionne les décalages.
La littérature, les voyages, la mémoire
Ses créations synthétisent la mémoire collective. « Adami est un grand voyageur. Il a parcouru -l’Europe, les Etats-Unis, Cuba et les pays du Tiers Monde comme l’Inde, où il vit en partie » rappelle Vincent Madramany. Ses voyages nourrissent ses tableaux, tout autant que la littérature, dont il est féru.
Pour comprendre plus en profondeur l’art de Valerio Adami, on peut se référer à ses propres ouvrages, Les Règles du montage : Sinopie (1989) et Dessiner : les gommes et les crayons (2002).
Virginie MOREAU
> Légende du visuel : “Quatro in un Tramonto”, Valerio Adami, 2008. Acrylique sur toile, 92 x 73 cm.
> Centre d’art contemporain A cent mètres du centre du monde
3, rue de Grande-Bretagne – 66000 Perpignan – 04 68 34 14 35 – Tarif normal : 3 euros.