Ets Barba et cuir de thon : une innovation biterroise récompensée
Utiliser la peau des thons pour créer principalement des chaussures, mais aussi des étuis…
Utiliser la peau des thons pour créer principalement des chaussures, mais aussi des étuis à lunettes, bracelets, petites sacoches, trousses ou porte-cartes de visite… une innovation biterroise donne réalité à cette innovation.
Par Hubert VIALATTE
C’est l’innovation portée par un trio 100 % Occitanie et lauréate du Trophée Coup de cœur doté de 20 000 euros, lors du salon de l’innovation régionale Occitanie Innov’, organisé par l’agence régionale de développement économique Ad’Occ. Les porteurs de ce projet d’économie circulaire accompagné par Ad’Occ sont l’industriel Hervé Barba (groupe Barba, transformation des produits de la mer, 80 salariés, Béziers), le designer Tommy Bernal (VMB Fashion, Valras- Plage) et le tanneur François Roques (Mégisserie de La Molière), implanté à Graulhet, dans le Tarn. Ce dernier travaille déjà avec les grandes marques de luxe françaises Chanel, Louis Vuitton, Hermès… « La Mégisserie de La Molière a trouvé la formule de tannage qui permet de rendre imputrescible la peau du thon, explique Hervé Barba. Avec le cuir de thon, nous allons valoriser un déchet. La peau du thon est très résistante : le thon est un animal qui ne s’arrête jamais de nager. De ce fait, il est très musclé. »
Environ 200 ventes par mois
Le cuir obtenu aura perdu toute odeur. Deux ans de mise au point ont été nécessaires avant que le trio ne présente les premiers prototypes de produits, le 6 février à Labège. Douze modèles vont être commercialisés via le e-commerce. Les ventes pourraient aussi être faites ultérieurement dans des boutiques éphémères et des concept-stores à Paris, « pour faire voir les produits au-delà du web », explique François Roques. Hervé Barba table sur environ 200 ventes par mois, à des prix oscillant entre 170 euros et 300 euros la paire de chaussures. Le différentiel de prix s’explique par le pourcentage de présence de cuir de thon dans la chaussure, qui va d’environ un tiers (pour le modèle éco premium à 170 euros, complété par du cuir écologique) à 100 %. Deux marques viennent d’être déposées : Pantuna, destinée à la vente de peaux brutes auprès des industriels de la mode (maroquinerie, prêt-à-porter…) et The String Brand (création de chaussures sneakers et autres produits finis). Ces deux marques seront gérées par une société – en cours de montage – qui réunira les porteurs du projet.