Expo Montpellier : Nicolas MARQUET, un peu d’air pur ?

Un poisson nageant au milieu de sacs en plastique (allusion au 7^e continent en plastique qui colonise l’océan Pacifique) ; une nichée d’oisillons attendant d’être nourris par leur mère, qui tient dans son bec un coton-tige, qu’elle a sans doute pris pour un ver de terre ; des perruches perchées sur une branche entourée de fil de fer barbelé et de sacs en plastique, avec des centrales nucléaires en arrière-plan… Tel est le spectacle qu’offrent les dessins de Nicolas MARQUET. L’impression de désolation qui s’en dégage est tempérée par l’utilisation de couleurs pastel et de traits précis qui donnent à l’ensemble un aspect esthétisant revendiqué par l’artiste, adoucissant la réalité. « Dans cette série, j’ai voulu poétiser les détritus et montrer que la nature reprend toujours ses droits », indique-t-il. Nicolas MARQUET a suivi des études d’horticulture. Sa profession, qu’il exerce au grand air, nourrit son inspiration d’artiste et fait de lui un fin observateur des microcosmes naturels qui se créent à partir des rebuts abandonnés par l’homme dans la nature (oiseaux qui créent leur nid dans de vieilles boîtes de conserve) ou qui jaillissent au milieu du mobilier urbain (plantes qui poussent dans les gouttières). Au mur, son installation, rassemblant des papillons fabriqués en carton et en boîtes -d’emballage, incite à voir de la beauté là où l’on n’en voit habituellement pas. On apprécie aussi les boîtes recyclées – relevant de l’art singulier – qu’il a exposées précédemment, dans lesquelles Nicolas MARQUET recrée des univers miniatures. Il y a beaucoup de finesse dans tout cela !

Virginie MOREAU