HERAULT - Alstom : 15 rames et après ? par Joseph FRANCIS

Je ne peux que me féliciter de la décision de l'Etat de commander 15 rames de TGV au groupe Alstom. Cette commande publique d'un montant de 500 millions d'euros vient au secours du site de Belfort menacé de fermeture. C'est un sursis obtenu pour les 400 hommes et femmes menacés de licenciement. 

Mais au-delà nous pouvons nous poser quelques questions. D'abord sur l'utilisation de ces TGV qui seront affectés à des liaisons Intercités et ne seront pas utilisés au niveau de leurs performances techniques. Cela équivaut à acheter des Formule 1 pour en faire des taxis. Ensuite au niveau de la politique économique. Cette décision ne masque-t-elle pas l'absence d'une véritable politique industrielle de l'Etat ? Cette commande va agir sur le court terme et après ? J'ai peur qu'une fois la dernière rame de TGV assemblée, le site de Belfort ne ferme tout simplement ses portes. On renvoie les problèmes à demain sans traiter en profondeur la crise industrielle française. Pour péréniser l'emploi dans ce secteur, il faut montrer une véritable ambition. L'Etat se préoccupe des échéances électorales à court terme et a abandonné depuis longtemps son rôle d'Etat stratège.