Île de Thau : écriture et réalisation d’un long métrage par ses habitants
Après le succès de nombreuse fois primé de son court métrage « Chaque jour est…
Après le succès de nombreuse fois primé de son court métrage « Chaque jour est une petite vie » qui a été sélectionné en 2013 76 fois aux festivals du court métrage dans près de 30 pays et a obtenu 15 prix, tourné dans et avec les habitants du quartier de l’île de Thau, Albane Fioretti décide de réitérer l’expérience mais pour la version long métrage cette fois-ci.
Et comme on ne change pas une équipe qui gagne, en l’occurrence la population du quartier, largement mise à contribution dans la première version, Albane Fioretti a débuté le 10 novembre l’écriture de son film, au cours de « permanences » au sein des locaux de l’association Concerthau.
Cette association œuvre depuis plusieurs années à l’intégration d’un public a forte majorité étrangère issu du quartier, par des cours d’alphabétisation, de remise à niveau des savoirs de base ainsi que par une animation d’ateliers culturels.
Comme le dit Ghislaine Giacobbi, directrice : « ce métissage est la plus belle richesse de l’association » et c’est tout naturellement qu’Albane Fioretti s’est tournée vers cette « institution » locale pour s’approcher, au plus près des habitants pour les impliquer dans son projet. Leurs donnant une grande latitude créative, elle s’inspire de leur expérience et de leur spécificité culturelle dans l’élaboration des dialogues afin qu’ils expriment à travers leur histoires personnelles leurs drames, leurs peines, mais aussi leurs joies.
Cette tour de Babel comme la qualifie Albane, où se côtoient une multiplicité de langues et donc de cultures, une réelle solidarité intergénérationnelle et interculturelle est présente et c’est un des thèmes majeurs du film en devenir !
Le pari est donc d’associer les habitants à la réalisation d’une « tranche de vie » où leur lieu de vie est mis en valeur, sur fond d’une histoire d’amour improbable ou probable avec comme corollaire l’expulsion d’une habitante de son logement précaire qui déclenchera un élan de solidarité indéfectible. Car il s’agit bien de mettre en valeur cette solidarité qui règne dans ces quartiers dits difficiles en dépit des différences liées aux cultures de chacun.
Ce film se voudra être le vecteur de cette cohésion multi-ethnique, pas toujours observable de prime abord mais réelle dans les faits.
En d’autres termes de belles histoires peuvent survenir, même si les conditions préalables ne se prêtent pas à leur éclosion.
Le tournage débutera, une fois le scénario et les dialogues bouclés, courant 2018, avec, il faut le souligner la participation de Kader Bouallaga, déjà présent dans le court métrage.
Enfin le projet d’Albane a obtenu une bourse à l’écriture délivrée par Languedoc Roussillon Cinéma sous la direction de Karim Ghiyati.
Nous ne pouvons souhaiter à ce projet qu’une réussite égale voire supérieure à celle obtenue lors de la réalisation du court métrage de 2013, car l’intention principale est plus que louable et humaniste.