Société — France

Covid- 19 : accélération des cyberattaques contre les hôpitaux

Nous débutons aujourd'hui une série sur le Dark Net. Les cyberattaques contre les hôpitaux sont de plus en plus nombreuses. Un phénomène inquiétant…

Des piratages d’hôpitaux contre rançon

Le jeudi 1er avril 2021, la production du groupe pharmaceutique Pierre Fabre était à l’arrêt après avoir été victime d’une cyberattaque. Ceci s’inscrit dans la lignée du mois de mars 2021, marqué par 3 attaques du même type contre des hôpitaux en France. La troisième du mois a frappé le centre hospitalier d’Oloron-Sainte-Marie, situé dans le département des Pyrénées-Atlantiques. Ce n’est pas étonnant puisqu’en 2018 « la France occupait la 6e place du classement des pays comptabilisant le nombre le plus important de connexions au réseau Tor, l’un des nombreux darknets », d’après Légal Tech.

Cette attaque s’est déroulée de la façon suivante : des fichiers ont été rendus inopérants par ceux que l’on nomme des « pirates », qui ont par la suite exigé une rançon pour les débloquer. Celle-ci s’élevait à 50 000 dollars en bitcoins, une monnaie cryptée.

Depuis la crise sanitaire, ces attaques en ligne sont récurrentes. Selon certaines analyses, cette recrudescence pourrait provenir du fait que les hôpitaux sont dans le besoin, dans la nécessité plus que jamais, de maintenir leurs fonctions. Par conséquent, aucun obstacle ne doit se mettre en travers de leurs route et ils seraient davantage susceptibles de céder à la pression. C’est pourquoi le chef de l’Etat Emmanuel Macron parle à juste titre « d’une crise dans la crise ».

La section de cybercriminalité du parquet de Paris, qui a compétence nationale en la matière, s’est saisie de l’enquête, comme ce fut le cas des deux précédentes en date des 8 (hôpital de Dax) et 15 février 2021 (hôpital de Villefranche).

Un plan d’actions national

Suite à ces diverses attaques, Emmanuel Macron a promis le jeudi 18 février un plan d’actions s’élevant à 1 milliard d’euros, dont 720 millions de financements publics, afin de renforcer la cybersécurité des systèmes sensibles. Il salue également la création à venir d’un campus cyber au cœur de Paris devant créer « un écosystème de la sécurité, plus soudé et plus performant » et réunissant près de 810 spécialistes en la matière. Sur cette enveloppe globale, 515 millions d’euros sont alloués au développement de solutions souveraines et innovantes dans le domaine de la cybersécurité. En outre, le président de la République a affirmé publiquement aux hôpitaux victimes de ces attaques : « Ce que vous avez subi montre à la fois notre vulnérabilité et l’importance d’accélérer et d’investir ». Les hôpitaux, à l’instar de toute administration, ont pour consigne stricte de ne jamais payer de rançon ; ils se retrouvent donc totalement paralysés par ces attaques, auxquelles ils ne sont pas suffisamment préparés.

De nombreuses cyberattaques tenues secrètes

Beaucoup d’attaques ne sont par ailleurs pas divulguées ; on ne connaît ce n’est que la partie « émergée de l’iceberg ». En effet, lors des questions au gouvernement posées au Sénat concernant l’attaque hospitalière, le secrétaire d’état au Numérique, Cedric O, a déclaré qu’il y avait eu « 27 attaques majeures d’hôpitaux en 2020, et au moins une par semaine depuis 2021 ». La Covid-19, qui a plongé la France dans l’univers du télétravail, facilite la tâche aux hackeurs professionnels. En effet, tout doit désormais se faire en ligne, augmentant ainsi la surface d’exposition des entreprises. Ces attaquées répétées auront donc poussé le gouvernement à enfin mettre en place une stratégie nationale de lutte contre les cyberattaques. 

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