Société — France

La pilule contraceptive masculine bientôt commercialisée en France ?

Le 23 mars 2022, une équipe de chercheurs du Minnesota (États-Unis) a dévoilé une étude portant sur un nouveau procédé de contraception masculine non-hormonale testé sur des souris et efficace à 99 %.

Etat des lieux des moyens de contraception destinés aux hommes en France

À l’heure actuelle, seuls deux moyens contraceptifs masculins sont utilisés en France : le préservatif et la vasectomie. Concernant le préservatif, un sondage de 2016 réalisé par l’Ifop auprès de jeunes âgés de 15 à 24 ans a indiqué qu’ils n’étaient que 53 % à avoir utilisé un préservatif lors de leur dernier rapport sexuel. Bien que le préservatif serve principalement de moyen contraceptif, il est nécessaire de rappeler qu’il est surtout un moyen de protection contre les Infections Sexuellement Transmissible. Il est donc trop peu souvent utilisé et parfois mal utilisé.

Pour sa part, la vasectomie reste très minoritaire en France (moins de 1 % des hommes français) alors qu’elle est plus répandue dans les pays voisins comme l’Allemagne ou le Royaume-Uni. Ce moyen contraceptif est une opération mineure consistant à bloquer les canaux déférents transportant les spermatozoïdes. Facile et rapide, elle n’assure pour autant pas une stérilisation immédiate. En effet, un autre moyen de contraception (préservatif) doit être utilisé pendant 2 à 3 mois après la chirurgie pour pouvoir contrôler l’absence de spermatozoïdes grâce à un spermogramme. Enfin, cette technique est peu utilisée car elle est considérée comme une opération permanente. Même s’il est possible de faire une vasovasectomie pour débloquer les canaux déférents, cette opération n’est pas toujours efficace et ne permet pas toujours de redonner sa fertilité à l’homme.

Un nouveau mode de contraception masculin

Depuis plusieurs dizaines d’années, les chercheurs tentent de mettre en place des pilules contraceptives masculines à base d’hormone, sur le même principe que les pilules contraceptives féminines. Cependant, en plus de nombreux effets indésirables (au même titre que les pilules contraceptives féminines), les pilules visant la testostérone sont trop peu efficaces et entraînent des maladies chroniques comme le cholestérol, une forte prise de poids et des signes de dépression.

Depuis ce début d’année, de nouvelles perspectives sont ouvertes pour un troisième moyen contraceptif. Uune équipe de recherche américaine s’est penchée sur l’acide rétinoïque (dérivé de la vitamine A), qui est impliqué dans la fabrication des spermatozoïdes. Ce ne sont pas les hormones qui sont visées dans ce procédé (à la différence des pilules féminines) mais c’est le procédé de fabrication des spermatozoïdes qui est arrêté. Au cours de leurs recherches sur des souris, l’élimination d’une protéine servant à la synthèse de l’acide rétinoïque permettait de rendre les souris mâles stériles à 99 %. Aucun effet indésirable ou secondaire n’a été remarqué et les souris ont pu se reproduire 4 à 6 semaines après l’arrêt du traitement.

Selon Gunda Georg, à la tête du laboratoire, ces pilules seront testées sur l’homme d’ici la fin de l’année et, dans le cas où elles seraient efficaces, pourront être commercialisées d’ici cinq ans. Ce nouveau procédé permettrait de faire peser la charge de la contraception aussi bien sur les hommes que sur les femmes, d’autant que la contraception féminine reste toujours accompagnée de nombreux effets indésirables à court et long termes.

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