La réforme des rythmes scolaires, une opération perdant-perdant par Martine VIBAREL-CARREAU
La réforme des rythmes scolaires, une opération perdant-perdant L’une des premières décisions prises par…
La réforme des rythmes scolaires, une opération perdant-perdant
L’une des premières décisions prises par Monsieur PEILLON, Ministre de l’Education Nationale du gouvernement de François HOLLANDE aura été d’imposer une réforme des rythmes scolaires. Cette décision a été prise dans une urgence étonnante, sans aucune concertation préalable avec les partenaires naturels à savoir les syndicats d’enseignants, les représentants de fédérations de parents d’élèves et les collectivités locales, en particulier les communes compétentes en la matière. Une décision prise sous couvert de rapports circonstanciés de chronobiologistes alors que la semaine des quatre jours en vigueur depuis quelques années dans notre pays faisait la quasi unanimité.
Le résultat est aujourd’hui particulièrement édifiant. D’une part, seulement un quart des collectivités ont décidé de s’engager dès la rentrée 2013 dans cette réforme, anticipant bien toutes les difficultés que cela allait représenter. Et parmi elles, bon nombre de communes et de villes importantes dirigées par d’éminents membres du Parti Socialiste (Lyon, Lille, Montpellier…). D’autre part, celles qui ont pris la décision de s’y engager ont pu toucher du doigt toutes les difficultés générées par cette réforme : enfants exténués ayant du mal à se lever le matin, enseignants devant subir une compression journalière des temps d’apprentissage, personnels d’accompagnement avec des amplitudes horaires devenues très importantes…
A tout cela s’ajoutent d’autres conséquences mal évaluées au moment de cette décision hâtive : un impact non négligeable sur l’organisation des activités extra scolaires des enfants pour une grande partie d’entre elles organisées le mercredi matin, et qui gênent considérablement les associations sportives ou culturelles perdant ainsi des créneaux privilégiés et bien évidemment des conséquences financières désastreuses. En effet, pour la seule Ville d’Agde, le coût annuel de cette réforme représente en première approche 400 000 euros, soit deux fois les crédits alloués chaque année pour l’amélioration des conditions d’accueil de nos enfants à l’école.
Des efforts considérables ont été accomplis depuis 2001 par notre municipalité : deux nouvelles écoles construites, des matériels renouvelés en permanence, des travaux de réfection sur l’ensemble des groupes scolaires, une rénovation de la quasi-totalité des restaurants scolaires, l’amélioration continue des menus avec une baisse moyenne de 5 % du prix du repas dans le cadre de la dernière délégation de service public, un accompagnement personnalisé dans le cadre des dispositifs d’aide aux enfants ( contrat local d’accompagnement à la scolarité, programme de réussite éducative). Les crédits qui, dès la prochaine rentrée, devront être consacrés à la mise en œuvre de cette réforme sont autant de moyens qui risquent de manquer à l’avenir pour poursuivre cette politique de modernisation permanente de nos équipements scolaires et ce, au détriment des enfants, des enseignants et des personnels.
De nombreuses manifestations ont été organisées pour s’opposer à la mise en œuvre de ce projet et encore dernièrement à Narbonne, dans une ville ayant expérimenté le dispositif en 2013, les parents ont clairement demandé la suspension immédiate de ces nouveaux rythmes scolaires.
Dans un contexte national miné par les difficultés sociales et économiques, elles-mêmes accentuées par les décisions prises depuis deux ans par le gouvernement de François HOLLANDE, ce projet de réforme des rythmes scolaires, soutenu par la gauche locale, s’avère au final pénalisant pour la santé et le bien-être de nos enfants et apparaît donc inutilement dispendieux.
Martine VIBAREL-CARREAU
Adjointe au maire déléguée à l’Education
Candidate sur la liste de «L’Union Agathoise avec Gilles D’ETTORE»