Livre : « Liu Bolin », l’art du camouflage critique
Les habitants de notre région connaissent ses œuvres, régulièrement exposées à Sète, à la…
Les habitants de notre région connaissent ses œuvres, régulièrement exposées à Sète, à la Galerie Dock Sud. En ce mois d’octobre, notons la sortie d’un ouvrage sur l’artiste chinois Liu Bolin, aux éditions de La Martinière. Dans la préface, le critique d’art Philippe Dagen rappelle que Liu Bolin a “inventé un nouvel objet artistique, photographique et performatif à la fois” en diffusant des clichés de performances éphémères durant lesquelles il pratique l’art du camouflage dans des lieux publics, pour mieux révéler ce qui est caché par les autorités.
Jeune quadragénaire, le Chinois Liu Bolin a débuté sa carrière en sculptant, mais c’est en pratiquant l’art du camouflage qu’il s’est fait connaître. Dans les nombreuses photographies qui illustrent ce livre, il se fond quasiment dans toutes sortes de décors, depuis les murs tagués à la gloire du parti communiste chinois jusqu’aux usines fermées pour cause d’obsolescence, dans un pays où le développement économique tous azimuts fait de nombreux exclus. Liu Bolin souligne les excès de la société de consommation, les ravages sur l’environnement de l’activité humaine, la manipulation de l’information par le pouvoir chinois, la censure, etc. Pour sa part, la série Hiding in the city le montre « camouflé » dans les capitales de nombreux pays occidentaux, où il poursuit actuellement sa réflexion sur les évolutions de nos sociétés. L’ouvrage évoque également ses sculptures revendicatives.
Virginie MOREAU
> « Liu Bolin ». Introduction de Philippe Dagen, biographie de Silvia Mattei. Editions de La Martinière. 224 pages. 49 euros.