Immobilier — Lodève

Lodève, Gaëlle Lévêque : “La réhabilitation du cœur de ville est un projet massif et transversal”

Revitalisation du cœur de ville, projets d’habitats collaboratifs, économies d’énergie… La maire de Lodève Gaëlle Lévêque est revenue sur les grands projets de la commune en matière d’urbanisme au cours d’un entretien.

©Louise Brahiti

Quelles sont les priorités de la Ville en matière d’urbanisme ?

Gaëlle Lévêque :Lors de la rédaction du programme municipal, nous avons décidé de faire de la rénovation du cœur de ville une thématique forte. Sous la bannière “Lodève, ville entreprenante”, nous avons fixé les grandes orientations. L’objectif poursuivi avec la création de cet axe est le suivi de la rénovation du centre de Lodève, un dossier de grande ampleur lancé en 2015 lorsque la commune a été retenue par l’Etat pour être signataire d’un contrat “Bourg-centre”. Cette expérimentation gouvernementale, formalisée ensuite avec le dispositif “Petites villes de demain”, nous a permis de lancer une Opération programmée d’amélioration de l’habitat sur six ans. Notre action était motivée par l’envie de lutter contre l’habitat indigne et de retrouver de l’habitat sain en cœur de ville. Grâce à ce programme, plus de 300 logements ont été rénovés à Lodève en seulement six ans. Aujourd’hui, nous agissons à travers le dispositif “Petites villes de demain”. Par le biais de son lancement, nous avons lancé une nouvelle Opération programmée d’amélioration de l’habitat. Grâce aux aides et à l’accompagnement qu’elle accorde, nous allons pouvoir poursuivre la dynamique vécue par la ville en matière de rénovation. 

2 lodève
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La mairie s’est également engagée via le portage municipal. Nous avons repéré 3 îlots en cœur de ville qui étaient tellement dégradés que les propriétaires n’auraient pas effectué les travaux de rénovation. La Ville de Lodève a donc racheté les biens par le biais de son concessionnaire d’aménagement et avec l’aide de l’Établissement Public Foncier d’Occitanie. En portant la rénovation de ces 3 îlots, notre objectif est de montrer aux propriétaires que la Ville fait aussi sa part. Grâce aux travaux réalisés, nous allons créer une trentaine de logements sociaux supplémentaires.” 

Vous accompagnez également plusieurs projets d’habitats coopératifs…

Gaëlle Lévêque : “Oui tout à fait, plusieurs projets sont en cours. Deux d’entre eux sont déjà bien avancés. Ce sont des projets qui correspondent très bien à l’ADN de la ville. La taille de Lodève, sa configuration, sa pauvreté et l’implication citoyenne qui s’en dégage ont donné naissance à ce type de dossiers. Le 1er projet est d’ailleurs porté par une association, celle de la Caminade. Ses travaux vont débuter dans les prochaines semaines, sur un terrain qui avait été acheté par l’Établissement Public Foncier d’Occitanie pour la Ville.

La Caminade
La Caminade

Le second a été construit par un groupe d’habitants de Lodève et sera édifié à proximité du collège. Il répond à un appel à projets que la municipalité avait lancé pour encourager l’appropriation d’une parcelle de 6 000 m2 en bordure de rivière. Tout comme le premier projet d’habitat coopératif, ce dossier repose sur la cohésion, le vivre-ensemble et une démarche écologique forte. Ici, les habitants ont misé sur la réhabilitation de l’existant. Ils prévoient d’aménager l’extérieur avec des jardins partagés, ouverts aux résidents ainsi qu’aux Lodévois qui le souhaitent. Nous sommes particulièrement heureux d’avoir choisi ce projet lors du conseil municipal, car il ne dénature pas le cœur de ville, il possède une entrée écologique forte, il repose sur le partage… Autoriser ce type de projet est un marqueur, le signe que nous sommes prêts à proposer une autre façon d’habiter”. 

Y a-t-il des projets portés par le privé ?

Gaëlle Lévêque : “On commence à récolter le fruit des aides proposées et des différents travaux de réhabilitation engagés sur la ville. Jusqu’à présent, les bailleurs se concentraient sur des secteurs tendus tels que la métropole de Montpellier et les grandes agglomérations. Aujourd’hui, les investisseurs s’intéressent de nouveau à Lodève. Ils sont motivés par l’aspect incitatif des aides et la défiscalisation inscrite dans le dispositif “Petites villes de demain”. La dynamique est telle que nous allons avoir plus de 150 nouveaux logements avec des portages privés, mixtes et publics au cours des deux prochaines années”. 

3 lodève
3 lodève

Vous avez également entrepris des travaux importants en matière d’économies d’énergie…

Gaëlle Lévêque : “Nous avons débuté ce travail il y a quelques années avec la rénovation de l’ensemble de notre parc luminaire et l’installation de leds. En mars 2022, nous avons décidé de passer à une étape supplémentaire avec l’extinction totale de l’éclairage public de 1h à 5h du matin. En cumulant ces 2 actions, nous estimons notre économie à plus de 60 000 € par an. Cette année, nous avons lancé une grande opération de rénovation énergétique qui couvre l’isolation des écoles de la ville, de l’espace Luteva, de la salle Ramadier… Nous allons également créer une chaufferie bois pour limiter notre consommation. Toutes ces démarches nous conduisent à une économie annuelle de fluides d’électricité de plus de 100 000 €. “

Comment les habitants peuvent-ils s’informer sur l’ensemble de ces projets ? 

Gaëlle Lévêque : “La réhabilitation du cœur de ville est un projet massif et transversal qui touche l’habitat, le commerce, les espaces publics… Pour assurer une certaine lisibilité aux citoyens de Lodève, nous avons ouvert la Maison du Projet il y a quelques mois. Cet espace d’information comprend l’ensemble de la ressource documentaire des différents projets de rénovation. C’est également un lieu de concertation et un espace de permanence pour l’Opération programmée d’amélioration de l’habitat. Dans les prochains mois, nous allons ajouter la permanence de la Chambre de métiers. Le but est que tous les acteurs de Lodève puissent se renseigner et échanger sur les orientations de la ville. D’ailleurs, c’est à la Maison du Projet que nous organisons chaque mois des concertations. Nous avons déjà planifié des discussions sur l’usage des rivières, les besoins en termes de mobilités douces, la vitesse de circulation…”

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Commentaires

  1. Tout ça c’est très bien pour notre ville. Mais je pense qu’il faudrait déplacer le centre de loisirs qui devait rester 1 an à l’école Premerlet le temps de trouver une solution. Il est toujours là depuis 6 ans maintenant. Il faudrait penser aux riverains qui supportent les cris des enfants presque 365 jours par an (En enlevant le samedi et dimanche.) Et les enfants jouant en plein été, et je pense aussi aux animateurs. Ce n’est pas du tout un endroit pour un centre de loisirs.
    Et je suis sûre que si je demande à un professionnel de me dire les décibels autorisés, nous les dépassons largement.
    Nous sommes entourés de béton et ça résonne beaucoup.
    Pourquoi ça serait toujours le voisinage, attaché à cette école, qui subirait ?
    Bonne journée
    Cordialement.

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