Politique — Carnon

Mauguio Carnon : Parkings, « on ira jusqu'au Conseil Constitutionnel ! »  Gérard Deydier

Conseiller municipal d’opposition à Mauguio Carnon, Gérard Deydier reste attaché à sa conviction : remettre en cause « la toute première délibération qui a institué les parkings payants. »

Avec l’ancien conseiller municipal Alain Frapolli, Gérard Deydier a déposé un recours au tribunal administratif pour contester « la toute première délibération qui a institué les parkings payants », sur la station balnéaire de Carnon. « Ce recours nous a donné lieu à un courrier, auquel il nous faut répondre avec l’espoir d’avoir une décision favorable pour nous, » précise le conseiller d’opposition. « On ira jusqu’au bout. S’il faut aller jusqu’au Conseil Constitutionnel, on ira jusqu’au Conseil Constitutionnel* ! » Des paroles qu’il a lancé lors du dernier conseil municipal, « et ça a surpris M. Bourrel, parce que quelque part, il n’était pas habitué à voir des gens aussi tenaces en face de lui» confie-t-il.

Pour Gérard Deydier, faire payer le stationnement « c’est créer un nouvel impôt. » L’élu précise que par principe, un choix aussi important « doit être négocié […] Il faut quand même un minimum d’information, savoir pourquoi on le fait, et savoir comment on le fait. » Puis il conteste surtout la manière : « c’est arrivé sans prévenir, sans aucune négociation, sans aucune information de la population. Et cette méthode, on la trouve anormale. » 

Mais la question se pose simplement : faut-il ou ne faut-il pas des stationnements payants à Carnon ? « Dire que je ne souhaite pas les parkings payants. Aujourd’hui, je ne peux pas le dire. Je ne peux pas le dire parce que je n’ai pas la totalité des données pour dire que Carnon a assez d’argent, ou pas. Le budget propre à Carnon, on ne le connait pas. Ce que le maire a dit au dernier conseil, c’est que la commune, au vu des dotations d’État, était calée dans la partie 40.000 à 80.000 habitants. Alors que la commune n’en fait que 20. Donc, elle est surclassée parce que Carnon est une station balnéaire. C’est mécanique. Ce qui veut dire que les dotations d’État sont beaucoup plus importantes. » Ensuite c’est un peu l’indépendantiste qui parle, celui qui aurait souhaité la séparation de Mauguio et de Carnon. Pour Gérard Deydier, il n’est pas cohérent de « faire payer les parkings aux habitants de Carnon qui ont refusé les projets du maire lors des dernières élections où le maire a fait un score très faible. Je ne veux pas dire minable, mais un score très faible. Donc ça veut bien dire que les projets qui étaient portés par le maire ont été refusés par Carnon. » 

« Mais l’autonomie c’est possible, d’autant plus que le maire de la Grande-Motte, M. Rossignol, est en train de voir s’il est possible, entre Palavas, Carnon, la Grande-Motte et le Grau du Roi, d’avoir, une offre touristique commune. Donc dans ce cadre-là, si Carnon n’a pas de voix pour dire, voilà, nous on fait comme ça, si c’est la voix de Mauguio, ça ne marchera pas. » Même en rappelant à Gérard Deydier que la voix de Mauguio Carnon, c’est tout de même celle du vice-président de l’EPCI du Pays de l’Or, il confirme son idée « oui, il sera écouté. Mais est-ce que ça correspondra vraiment à ce que Carnon doit avoir ? Aujourd’hui, toutes les positions que le maire a prises pour Carnon sont toutes à revoir. »

Quid de la nouvelle formule des parkings payants, comment l’a-t-il appréciée ? « L’objectif n’est pas si mal. Malgré le fait que la période estivale choisie par M. le maire est trop large. Les gros problèmes de stationnement, c’est simplement juillet-août. » Le conseiller craint que la station balnéaire se prive des touristes du mois de mai. Puis il ajoute, « il faut une vraie gare routière. On a deux lignes de bus qui passent, et pour aller prendre le tram, ce n’est pas simple. Un Parisien qui veut venir à Carnon, s’il vient en train, c’est la croix et la bannière !»

* Dans le cadre d’une Question Prioritaire de Constitutionnalité (QPC), tout citoyen peut en théorie saisir le Conseil constitutionnel. Reste que, la QPC doit d’abord être soulevée devant une juridiction (ici le tribunal administratif) qui va examiner la question et qui pourra être transmise au Conseil d’État. Celui-ci décidera alors de la transmettre ou non au Conseil constitutionnel. Une QPC peut concerner une loi ou un règlement s’il s’avère qu’ils portent atteinte aux droits et libertés garantis par la Constitution. Généralement, les décisions des conseils municipaux ne relèvent pas directement de ce cadre-là.

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