MEDECINE - une page se tourne en centre ville d'Agde
C’est en 1958 que le docteur Guy Tourreau avait ouvert dans ce même local…
C’est en 1958 que le docteur Guy Tourreau avait ouvert dans ce même local son cabinet médical, en contrebas de la Promenade. A l'époque, Agde ne comptait que 6 000 habitants.
En 1976, son fils Ghyslain, lui aussi diplômé de la faculté de Paris, le rejoignait.
” A nous deux, nous avons soigné 4 générations d'agathois” sourit le praticien. Mais à 68 ans, l'heure de la retraite a sonné. “À l’époque, le métier était passionnant. On faisait tout, des plâtres aux points de suture. Aujourd'hui, avec la paperasse, on passe parfois plus de temps devant le clavier que le stéthoscope à la main” soupire t-il à notre confrère de midi libre.
Pas de relève
Un constat qui a tendance à décourager la jeune génération de diplômés pour la médecine générale. En baisse de 10% depuis 2007, le nombre de généralistes devrait encore décroître de 7% d'ici à 2020, selon l'Ordre des médecins.
L'avenir dans les maisons de santé ?
Le modèle du “médecin de famille”, installé seul dans son cabinet, n'a plus le vent en poupe. Les jeunes ont envie d'avoir un exercice compatible avec un bon rythme de vie et de travailler en groupe. “C'est un métier où l'on est très seul face aux patients qui nous racontent leur vie. Et c'est rassurant de pouvoir demander son avis à un confrère” note un médecin généraliste plébiscitant le “travail pluriprofessionnel” et les maisons de santé où collaborent médecins et paramédicaux.
“Travail administratif géré en commun“, plus de flexibilité dans “l'organisation de la permanence des soins” ou possibilité d'échanger avec d'autres professionnels, la maison de santé est un modèle prisé.
Habitués à l'hôpital pendant leur internat, la jeune génération refusent l'isolement et les horaires à rallonge de leurs aînés. Elle est également plus sensibles aux avantages du salariat en matière de protection sociale.
Et sur Agde, la situation risque de devenir critique « Le docteur Fajeau va partir, Jean-Marie Fesquet, même s’il continue d’exercer, a près de 70 ans, il y a aussi les docteurs Gayral et Degrange qui ne vont pas tarder», énumère Ghislain Tourreau, lucide sur les difficultés que vont rencontrer ses 1 200 patients pour trouver un médecin traitant. Une situation qu'il a tout fait pour éviter.
« J’ai mis en vente ma patientèle il y a quatre ans mais sans résultats probants“. C'est triste mais c'est ainsi.
Ce matin, entouré d'une poignet d'amis, il a déposé sa plaque professionnelle, sans amertume mais avec le sens du devoir accompli.
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