Expositions — Montpellier

Montpellier : Aux Boutographies, Adrien Vautier expose l’impact de la guerre sur les civils ukrainiens

Le photo-journaliste originaire de Clapiers présente sa série “Si tu traverses l’enfer” aux Boutographies. Il a souhaité, avec ces clichés, mettre en avant les premières victimes de la guerre en Ukraine, les civils.

Du 4 au 26 mai, Adrien Vautier présente sa série “Si tu traverses l’enfer” au Pavillon Populaire à Montpellier, dans la catégorie “projection du jury” des Boutographies. “En tant que montpelliérain, c’est un objectif personnel rempli et une grande fierté d’exposer au Pavillon Populaire”, se réjouit le reporter. Afin de coller le plus possible à l’appel d’offre du festival, Adrien Vautier a choisi de présenter des clichés “qui tiennent plus du documentaire et qui montrent davantage les civils que les militaires car ce sont eux les victimes et c’est important de ne pas les oublier”.

Aujourd’hui habitué à couvrir les conflits dans le monde entier, le photographe de 37 ans a commencé par immortaliser ses dessins, alors qu’il pratiquait le street art dans la région de Montpellier. En 2012, il emménage à Paris, met de côté le graffiti et commence à pratiquer la photo argentique. Il entame une formation à l’école des Gobelins. “C’est là que j’ai compris que je voulais faire du reportage, se souvient-il. J’ai donc quitté mon emploi dans le prêt-à-porter pour faire une formation en photo-journalisme et je fais ce métier depuis 2017.”

A ses débuts, il traitait surtout des sujets franciliens puis, en 2018, il part en Israël puis au Venezuela, couvrir les tensions politiques. “Ce voyage a marqué mes premières grosses collaborations avec la presse, comme Libération. A chaque fois, je passe trois à quatre semaines sur place”. En 2020, il part photographier la guerre entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan. “Je voulais couvrir une guerre, sans savoir si j’étais fait pour ça. Ça m’a fait prendre du recul sur ma manière de vivre. Quand on rencontre des gens qui ont tout perdu en quelques minutes, on reçoit leur détresse. Et on se demande si on peut être fait pour ce métier car il est riche en traumatismes et en émotions”. Et le photographe de préciser : “Je ne veux pas m’approprier le trauma de ces populations”.

Être témoin des atrocités de la guerre reste néanmoins choquant et les retours en France se sont avérés parfois difficiles. “Il y a un gros décalage quand on rentre et les émotions peuvent ressortir de manière hasardeuse, confie Adrien Vautier. Les futilités de notre société me mettaient en colère, j’ai dû travailler dessus.En 2021, nouveau choc pour le photo-journaliste qui est missionné pour aller couvrir la prise de pouvoir des talibans en Afghanistan. “Là aussi j’ai été marqué, il y a une très grande pauvreté. Il m’a fallu un moment de décompression à mon retour.”

Le 24 février 2022, la Russie envahissait l’Ukraine et déclarait la guerre. Le lendemain, le reporter était sur place. Depuis, il y passe la moitié de son temps, envoyé par des médias nationaux comme Marianne, Vice et très souvent, Le Monde. “Une mission pour Le Monde dure cinq semaines. Souvent, je reste 10 à 15 jours de plus pour travailler sur mes projets personnels”. C’est ainsi qu’est née la bouleversante série de photos “Si tu traverses l’enfer”.

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