Expositions — Montpellier

Montpellier : la nature sacralisée par Alba Sagols à l'Espace Saint-Ravy

L'Espace Saint-Ravy sera investi du 9 avril au 1er mai 2022 par les œuvres de l'artiste Alba Sagols, entre cabinets de curiosités et autels, regroupées sous le titre "Naturalia Artificialia" le temps d'une exposition.

La rédaction (VM)

Publié le 6 avril 2022 à 18:00

Partagez l'article

After World (17 y.o) 2022 / Installation Mues de nymphes de cigales, résine, silice © Alba SAGOLS

Détachement de l’Homme vis-à-vis du vivant et de la nature

Alba Sagols a été diplômée de l’École Supérieure des Beaux-Arts de Montpellier en 2019 ; elle vit et travaille à Montpellier, où elle est médiatrice pour le Mo.Co et participe à des performances. Ses installations sont nourries de science et d’observation de la nature. Comme une chercheuse collectionnant des échantillons durant des années, elle les présente et les sacralise, rappelant l’importance du lien avec la nature pour l’être humain.

L’être humain vit de plus en plus dans un monde artificiel, perdant tout lien charnel ou sensoriel avec la nature et avec le vivant, leur manquant de respect et les foulant aux pieds un peu plus chaque jour. Le lien est-il définitivement rompu, ou l’Homme peut-il prendre conscience de la beauté et de l’importance de la nature pour sa vie et pour elle-même ?

Concretions, 2022 – Installation. Perfusions, eau, vinaigre blanc, pierres calcaires, acier © Alba SAGOLS

Science et rituels savamment entremêlés

Alba Sagols crée des œuvres évoquant des rituels anciens et convoquant un certain aspect scientifique pour explorer le lien que l’humain entretient avec le reste du vivant. Les blessures infligées à la nature sous prétexte de rendre un culte font écho aux arbres rasés pour faire avancer le sacro-saint progrès.

“A la frontière entre l’échantillonnage scientifique et l’accumulation de traces de rituels étranges, cet ensemble de pièces propose la traversée d’un espace où se rencontrent sciences et croyances, vivant et mort, véritable et factice, métamorphose et immobilité”, indique Alba Sagols.

“Dans une démarche reliée à l’éthique de la sollicitude, j’ai cherché à appliquer aux êtres inconsidérés ou trop étranges, des pratiques de sacralisation ou de conservation que l’humain se réserve. Arbres, insectes, champignons, tous suffisamment éloignés de l’humain pour qu’il soit difficile de les comprendre, deviennent les protagonistes de ce projet”, poursuit-elle.