Montpellier : lancée il y a deux semaines, la page locale du mouvement BalanceTonBar compte déjà 10 000 abonnés
Lancée le 6 novembre 2021, la page Instagram BalanceTonBar de Montpellier compte désormais 10 000 abonnés.
Initié en Belgique, le mouvement #BalanceTonBar est arrivé en France il y a une dizaine de jours. Dans les grandes villes (Paris, Lyon, Marseille…), des pages Instagram ont été créées afin de permettre le témoignage anonyme des victimes. Depuis, les signalements abondent.
Les témoignages se multiplient
Depuis quelques jours, le mouvement #BalanceTonBar prend de l’ampleur dans toute la France. Les témoignages anonymes affluent pour dénoncer des actes d’agressions sexuelles, commis dans des bars et cafés. Le mouvement est tel que la page Instagram Balance Ton Bar de Montpellier, lancée le 6 novembre, compte aujourd’hui plus de 10 000 abonnés et une trentaine de témoignages.
Dans les publications, les victimes anonymes accusent des videurs, des serveurs et des clients de paroles et gestes déplacés, de tentatives de viol et d’agressions sexuelles. Des agressions souvent commises à l’aide de GHB, une drogue dont l’utilisation est en forte hausse dans la métropole.
L’explosion du GHB à Montpellier
Depuis plusieurs semaines, le GHB, également surnommé “drogue du violeur”, revient en force chez les jeunes Montpelliérains.
Face à cette hausse, le collectif Nous Toutes 34 avait posté un message d’alerte sur les réseaux sociaux fin septembre : “La drogue GHB tourne beaucoup en ce moment sur Montpellier. Faites attention à vous et à vos verres en soirée.”
Interrogé par 20 minutes, Edgar Bruel, président de l’Association générale des étudiants montpelliérains (Agem), avait également fait part de ses inquiétudes quant à cette hausse : “Les années précédentes, cela pouvait arriver, de temps en temps, mais pas autant qu’aujourd’hui”.
Pour protéger les jeunes, l’Agem avait commandé plus de 2 000 “capotes de verre” auprès de l’entreprise lilloise DrinkWatch en octobre. Réutilisables et adaptables sur différents types de verres, ces protections servent à empêcher que de la drogue soit glissée dans un verre. Elles sont disponibles dans plusieurs bars montpelliérains (Australian bar, Tord boyaux, La Fumerie…) et auprès de multiples associations étudiantes.
Les gestes à adopter en soirée
Face à ce fléau inodore et incolore, la seule mesure applicable immédiatement est la vigilance. Quelques gestes et attitudes permettent de limiter les risques :
- garder son verre avec soi
- recouvrir son verre avec sa main
- être entouré de personnes de confiance
- alerter l’établissement ou l’organisateur en cas de problème
Les effets du GHB
Les effets du GHB varient en fonction de la personne qui l’ingère, cela peut aller de la perte de contrôle au coma, voire la mort.
Dans la majorité des cas, il est responsable de l’altération de la conscience, de problèmes de mémoire et d’attention, de nausées, de vomissements, de vertiges, de difficultés d’élocution, d’une incapacité à prendre des décisions et de fièvre.
Les effets débutent dix à vingt minutes après l’administration et durent trois à quatre heures. En cas de doute, il est possible d’effectuer un test jusqu’à 12h après la prise.
Informations pratiques
En cas de réaction au GHB, contacter le Samu ou les pompiers. Pour tout connaitre du GHB et ses effets, consulter le Centre de toxicomanie et de santé mentale : www.camh.ca/fr/info-sante/index-sur-la-sante-mentale-et-la-dependance/le-ghb. Pour se procurer des “capotes de verres” de la marque DrinkWatch : https://drink-watch.com/produit/#antiintrusion