Montpellier : l'auteur Nicolas Framont évoque la lutte des classes au Grain des Mots

Pour Nicolas Framont, les véritables “parasites”n’ont rien à voir avec les personnes se trouvant dans une logique d’assistance vis-à-vis du système. Au contraire, les parasites seraient situés au sommet du corps social. L’auteur définit le “parasite” comme un “organisme qui se nourrit strictement aux dépens d’un organisme hôte d’une espèce différente”. Nicolas Framont fonde son argumentaire sur l’étude des 500 familles les plus fortunées de France, d’après le classement de l’hebdomadaire économique Challenges. Contrairement aux idées reçues, l’auteur avance que la richesse de ces individus serait moins le fruit d’un travail acharné que d’un profit reposant sur la production des travailleurs. Une pensée qui renvoie pour le sociologue au fantasme capitaliste du self-made-man jusqu’outre-Atlantique. Pour preuve, l’auteur rapporte que sur les 100 premières fortunes de France en 2022, 60 proviennent d’un héritage direct. Nicolas Framont rappelle au passage que cette perception d’une élite nécessaire représentant un accomplissement personnel est illusoire. Pour lui, la véritable richesse française résiderait dans la force des travailleurs.

Nicolas Framont est également rédacteur en chef de Frustrations, un webzine d’opinion inspiré du marxisme, une idéologie présente aussi dans Parasites. Ainsi, pour l’écrivain, le véritable accomplissement consisterait déjà en une réappropriation de la conscience de classe. En effet, un sondage conjoint des instituts Odoxa et MCI montrait en 2016 que la lutte des classes était déjà une réalité pour 69 % des Français. Pourtant, cette réalité ne résonne pas suffisamment pour l’auteur, notamment au sein des médias et chez les économistes. Selon lui, une grande partie des médias, détenus par des multinationales, n’expriment qu’un ressenti très endogène. L’auteur soutient en effet que ces médias sont constitués d’une élite caractérisée par un entre-soi géographique, social et même familial, légitimant sa propre existence.

Concernant les économistes libéralistes, Nicolas Framont signale que les mécanismes de loi du marché et d’autorégulation du marché mis en avant cachent une réalité injuste : le système capitaliste génère selon lui une société inégalitaire. A ce titre, l’auteur reprend une statistique bien connue : “Les 1 % les plus riches ont capté la moitié des nouvelles richesses au cours des dix dernières années. Ils ont également accumulé près de deux fois plus de richesses que le reste du monde réuni lors des deux dernières années”.

Parasites est publié par les éditions Les Liens qui Libèrent
Date : présence de l’auteur le mardi 4 avril à 19h
Lieu : Librairie Le Grain des mots, 13 boulevard du Jeu de Paume, Montpellier, en partenariat avec la coopérative La Carmagnole.