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Montpellier : le festival Radio France orchestre son retour

Le festival Radio France souhaite dépoussiérer la musique classique et se mettre au diapason de la modernité. Pour ce faire, il présente sa nouvelle édition tournée vers la jeunesse, du 17 au 28 juillet. Une programmation éclectique de musiciens prestigieux tels que Karine Deshayes, John Eliot Gardiner ou encore MC Solaar, raviront les oreilles des mélomanes.

Une capitale culturelle

À Montpellier existe une dynamique particulière qui permet à la culture de s’épanouir. Une ambiance que le nouveau directeur du festival Radio France Occitanie Montpellier, Michel Orier, apprécie particulièrement. “Il est rare de trouver une telle synergie, un tel appétit pour la culture”, a-t-il avancé. En effet, il estime que Montpellier, la Métropole et l’Hérault sont des territoires essentiels pour “porter très haut la promesse musicale de s’adresser à un large public”

Le festival a revu sa formule, désormais, il sera majoritairement concentré à Montpellier et à l’Opéra Comédie. La candidate pour le titre de Capitale de la culture 2028 aura la joie d’accueillir cette édition baptisée en toute simplicité : “Le nouveau festival Radio France Occitanie Montpellier”. Un nom qui a du sens et qui témoigne de l’engagement de la Ville en faveur de la culture, selon le maire de Montpellier et président de la Métropole, Michaël Delafosse. “Montpellier est un repère inspirant pour beaucoup, qui considèrent la ville comme un exemple, ajoute-t-il. L’objectif est d’apporter un peu de beauté à un monde qui en a bien besoin”.

Les nouveaux locaux du festival Radio France à Montpellier © Susie Carbone
Les nouveaux locaux du festival Radio France à Montpellier © Susie Carbone

Le viseur sur la jeunesse

Le directeur du festival Radio France souhaite remettre au jour la musique classique en rappelant l’histoire de ceux qui l’ont écrite. “La musique classique souffre d’être devenue patrimoniale et, l’image d’un vieux monsieur barbu ventripotent est conservée, se désole Michel Orier. Exceptée qu’elle a toujours été écrite par de très jeunes gens. La musique et le genre sont révolutionnés par la jeunesse, l’histoire efface ces choses, mais l’énergie leur appartient toujours”.

Dans cette dynamique de rendre aux jeunes leurs droits sur la musique, la programmation du festival sera orientée vers eux. De fait, est né le projet de mixer le hip-hop et l’univers symphonique. L’occasion rêvée pour le rappeur MC Solaar d’accorder un regain d’intérêt à la performance scénique. “Je me réjouis de la présence de ce très grand maître de l’art, de sa prose audible et de son vocabulaire, s’enthousiasme le directeur du festival. C’est toujours une très grande leçon de l’entendre”.

MC Solaar © Alexandre Isard
MC Solaar © Alexandre Isard

Encore dans un objectif de transmettre la musique aux jeunes générations, un programme pour les enfants sera proposé. Pour Michaël Delafosse et Michel Orier, il s’agit d’une absolue nécessité. En effet, l’attention des enfants baisse à vue d’œil, “celle d’un millénial ne dépasse pas 9 secondes en moyenne”, s’inquiète Michel Orier. Une théorie avancée par le président d’Arte, Bruno Patino, dans son essai La Civilisation du poisson rougeC’est pourquoi l’ouverture d’un concert autour de Maurice Ravel, avec un illustrateur qui dessinera un univers spécialement pour les enfants, s’est imposé comme une évidence. La représentation Les Oiseaux fantastiques aura lieu vendredi 28 juillet, à 16h00.

Le Tohu Bohu reviendra également cette année pour son 22e anniversaire. Il s’organisera en deux temps : du 17 au 19 juillet sur l’esplanade Georges Frêche de 22h00 à 2h00, et le 23 juillet au Domaine d’Ô. La programmation de ces soirées électroniques est exclusivement féminine, se réjouit Zita Chelvi-Sandin, la conseillère départementale de l’Hérault. Ainsi, les cinq DJs produiront une musique créative, libre et engagée. Venant des quatre coins du monde, les artistes inviteront au voyage et à la rêverie.

Un festival politisé

Compte tenu de la crise énergétique, le festival s’éloigne du marqueur de la gratuité. “La culture a un prix et une valeur, explique Michel Orier. Les musiciens ont besoin d’être payés. Cependant, personne ne sera écarté, cela reste un des festivals de musique classique les moins chers, mais il y a un principe de bon sens, il faut porter ce festival et nos institutions à travers cette période difficile. Nous avons dû faire le choix d’augmenter le financement artistique, car les gens sur scène font quelque chose de rare et précieux qu’il faut récompenser. Michaël Delafosse s’est empressé de rebondir sur le sujet du financement : “Il reste beaucoup de concerts très abordables, voire gratuits. Mais oui, il y a une demande plus importante aux populations aisées”. En effet, les prix qui ont été revu à la hausse sont majoritairement ceux des places en catégorie 1, à savoir l’orchestre, les baignoires, les balcons et les premières galeries.

Christian Assaf, le conseiller régional Occitanie Pyrénées Méditerranée ; Michel Orier, le nouveau directeur du festival Radio France ; Michaël Delafosse, le maire de Montpellier et président de Montpellier Méditerranée Métropole et Zita Chelvi-Sandin, la conseillère départementale de l'Hérault à la conférence de presse sur le festival Radio France © Susie Carbone
Christian Assaf, le conseiller régional Occitanie Pyrénées Méditerranée ; Michel Orier, le nouveau directeur du festival Radio France ; Michaël Delafosse, le maire de Montpellier et président de Montpellier Méditerranée Métropole et Zita Chelvi-Sandin, la conseillère départementale de l’Hérault à la conférence de presse sur le festival Radio France © Susie Carbone

Selon le directeur du festival, la musique est la première discipline impactée par la conjoncture. Par chance, ce festival “est le plus aidé de la région Occitanie, et ce, à hauteur de plus d’1 million d’euros”, assure Christian Assaf, conseiller régional Occitanie Pyrénées Méditerranée. Avec Michaël Delafosse, ils ont tenté d’expliquer la décision de recentrer le festival. L’objectif serait de “faire de la Métropole le phare d’Alexandrie culturel du département, ajoute Christian Assaf. De fait, l’implication financière de la Région est un acte politique”

Le programme

Des artistes d’exception, véritables noms de la musique de demain se produiront sur les scènes de la métropole. Le festival proposera ainsi un catalogue d’artistes riche qui aborderont la musique avec beaucoup de spiritualité. Les jazzmen et les musiciens s’approprieront les œuvres des plus grands compositeurs. Parmi eux : Beethoven, Bach, Liszt, Mozart, Berlioz, Stravinsky, Tchaïkovski ou encore Ravel. 

Orchestre national de France © Radio France / Christophe Abramovitz
Orchestre national de France © Radio France / Christophe Abramovitz

Les moments forts du festival :

  • le retour de l’orchestre national de France le dimanche 23 juillet au Domaine d’Ô,
  • le grand orchestre symphonique à l’esplanade de l’Europe,
  • une improvisation de jazz dans la salle Soulages du musée Fabre, qualifiée par Michel Orel de “petite respiration, un petit moment d’éternité”
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